La Grande Récré par pierrick_D_

Une bande de gamins de Montmartre met tout en oeuvre afin d'empêcher des promoteurs de construire un immeuble dans le terrain vague où ils ont l'habitude de jouer.Les adultes du quartier vont leur venir en aide."La grande récré" est atypique dans la filmo de Claude Pierson.Ce producteur-réalisateur a fait l'essentiel de sa carrière dans le porno,en réalisant des dizaines sous divers pseudos.Le reste du temps,il concoctait des grosses comédies de série Z qui tachent.Etonnant donc de le voir s'essayer au film avec des enfants.Ce n'est pas une réussite car il aboutit finalement à son comique bas de gamme habituel,mais en l'édulcorant de la vulgarité et de la paillardise qui en faisaient le peu d'intérêt.Encore plus surprenant,il tente de compenser cela par un discours anti-raciste,anticapitaliste et écologiste inusité dans ce genre de productions.Cependant,c'est asséné de manière si ringarde et maladroite que ça donnerait facilement envie de devenir raciste,exploiteur et pollueur,ainsi que de baffer ce ramassis de mômes insupportablement cons.Car tout est archi-mauvais dans ce film,de la réalisation statique au scénario sans queue ni tête,des dialogues d'une bêtise pétrifiante au thème musical,toujours le même,à se jeter par la fenêtre,des gags sinistres et répétitifs aux personnages caricaturaux.En fin de compte,ce film d'une heure et demie semble durer le double.Outre les gamins,qui sont à chier,la distribution,perdue au milieu du désastre,est composée de permanents de ce type de productions.Michel Galabru,Paul et Jacques Préboist,Roger Carel,Monique Tarbès,Marco Perrin,Isabelle Goguey,Christian Marin,André Badin et Philippe Castelli sont de la partie,sans oublier un juvénile Yves Pignot et le célèbre baryton Gabriel Bacquier dans un rôle de chanteur d'opéra.La plupart sont de bons professionnels mais ne peuvent pas grand-chose face au vide abyssal de ce qu'ils ont à jouer,seuls Galabru et Carel sauvant à peu près leur peau.Il est à noter que les frères Préboist coproduisent le film avec Pierson.Retenons que nous avons là un témoignage d'un certain cinéma bis français aujourd'hui totalement disparu.La conclusion est amère mais a au moins le mérite d'être réaliste,le combat étant perdu contre ce progrès qu'on n'arrête pas.Cerise pourrie sur le gâteau avarié,on a droit à la voix de Michel Leeb imitant Giscard,quel pied!