La guerre à trois n'aura pas lieu.
Une certaine recherche esthétique d'un point de vue photographique et musical (notamment sur les scènes sans dialogues, sortes de petits clips comme le fait Dolan, particulièrement appréciables), un scénario plutôt bien fichu (temps morts/temps forts bien maîtrisés, Donzelli nous donne le temps et le droit de nous émouvoir, mais arrive quand même à tisser sa petite histoire sans que ce soit trop décousu).
J'ai particulièrement apprécié les situations/dialogues/thèmes traités qui m'ont rappelés un Dolan (une bande son irréprochable (à mettre dans toutes les oreilles, vraiment!), des-plans-au-ralentis-qui-vont-bien-avec-la-zik.....) ou un Honoré, le côté "nouvelle-vague-française, cinéma-moyennement-élitiste, dialogues-traités-avec-simplicité-et-justesse-dans-les-propos" sûrement.
Et j'ai également bien aimé le parti pris concernant le couple, ce couple qui s'est aimé passionnément, a fait un enfant, et doit assumer la cruauté de la Dame Nature, tout en n'y étant absolument pas préparé. Cela donne lieu à des réactions atypiques, des situations cyniques, des dialogues parfois acerbes et durs. Mais cela est empreint de réalisme.
Il y a cependant une chose à laquelle je n'adhère pas vraiment, la voix off. Elle vient ponctuellement rythmer le film dans une langue limpide et poétique. Mais à plusieurs reprise je l'ai trouvé en trop, elle parasite le scénario en paraphrasant les émotions, et en expliquant les situations que l'on voit déjà. Cela manque parfois de subtilité, de simplicité. Et puisqu'on parle de lourdeur, pourquoi nommer ses personnages principaux "Romeo & Juliette"? merci on a compris la référence (un couple unis contre les épreuves de la Vie) mais en quoi est-ce vraiment pertinent de s’encombrer ici d'une référence peu approprié?