Et voilà ce que j’appelle un bon coup de pied dans le PCF (paysage cinématographique français). Le monde lisse de Jean-Pierre Jeunet, mais vibrant, comme sous ecstasy. Un peu méli mélo par moments, mais le film est traversé par de telles fulgurances, qu’on a l’impression d’assister à la naissance d’une grande styliste. La nouvelle vague est passée par là, «Un homme et une femme» aussi, tous deux réchauffés par l’arrivée du numérique. Un montage rythmé comme un solo de batterie, et l'enfant malade qui donne le fil de l’histoire, est vite oublié au profit de l’histoire d’amour, les seconds rôles sont la pour faire papier peint et donner la réplique, et une absence totale de conflits qui peut surprendre vu le sujet. La musique est très prenante, un peu madeleine, un peu champagne, elle nous caresse dans le sens du poil. C’est sans pathos, sans tristesse, cela va beaucoup plaire à l’UMP (union pour un mélodrame populaire). Cette mélo-comédie flirte tout le temps avec la mièvrerie comme pour mieux nous narguer, sans jamais tomber dans le vide, on arrive à tenir jusqu’ au bout. Les voix off m’ont énervées, surtout quand elles se ramènent sur le tard pour combler les trous, heureusement un final monumental de beauté rattrape le coup. Ce qui m’a le plus emballé c’est la fusion entre réalité (histoire vécu) et réalisme halluciné (stylisation extrême des plans), j’attends le prochain film pour voir. C’est le genre de film que l’on peut paradoxalement qualifier de pas toujours bon mais beau. PS pour post-scriptum, je pense que ça va plaire et c’est bien, car c’est pas mal du tout. C'est tout.