La Légende de Beowulf par Aurélien Boucher

En ces temps lointains, les sauvages contrées du Nord de l'Europe étaient peuplées de héros et de monstres, et des hommes audacieux, taillés pour la lutte et les conquêtes, pouvaient encore se forger des destins d'exception. Le plus glorieux d'entre ces aventuriers fut le Viking Beowulf, qui surgit un beau jour pour sauver le vieux roi Hrothgar et ses sujets des assauts d'une féroce créature. Son nom devint vite légendaire à travers le royaume et, partout, l'on chanta sa bravoure face au maléfique Grendel. Beowulf ne devint pas seulement célèbre, mais riche. Et avec la richesse vinrent bientôt de dangereuses tentations et une inextinguible soif de pouvoir. Car le héros était aussi humain, trop humain, sans doute, et le guerrier plus avide, plus ambitieux et bien plus faillible qu'on ne l'imaginait...

LA LEGENDE DE BEOWULF est l'adaptation du poème anglo-saxon du même nom, qui a eu le droit à plusieurs adaptations qui ont entaché l'image du personnage, notamment l'horrible film avec Christophe Lambert en 1999. Et cette version va devenir une vraie bonne référence cinématographique du héros Geats, avec Robert Zemeckis à la réalisation qui signe ici son deuxième film de la trilogie de la performance capture après LE POLE EXPRESS, et un des premiers films a avoir eu à des projections en 3D. Et ce film est vraiment génial, à la fois impressionnant et barbare.

L'histoire du film est excellente, sur les aventures de Beowulf, un des aventuriers du Nord de l'Europe qui va devenir légendaire en sauvant un royaume du maléfique Grendel, et qui va finir par devenir roi.

La grande force du scénario, c'est la déconstruction de la légende de Beowulf, car Beowulf n'est en faite qu'un homme très imparfait, qui se vante beaucoup de ses aventures, mais qui est aussi très faible car succombant à la cupidité, ce qui va avoir de graves conséquences sur le royaume en acceptant l'offre de la mère de Grendel. Et toute la deuxième partie du film se centre sur la viellesse de Beowulf qui est devenu roi mais qui voit que sa situation de roi n'est pas celle qu'il imaginait, et qui se sent culpabilisé en vivant dans le mensonge. Le personnage en devient fascinant à suivre d'autant plus qu'une légende se crée autour de lui dans le film alors que ce n'est qu'un homme très imparfait et faible. Et niveau film mythologique exploitant le fait que le héros ne se révèle être qu'un homme, ça reste bien meilleur que la daube d'Hercule de Bret Ratner.

Le casting et les personnages sont excellents, avec en tête Ray Winstone qui signe un de ses meilleurs rôle dans le personnage de Beowulf, interprétant parfaitement le guerrier viking badass, et également l'homme faible qui culpabilise. Et la performance capture à permis excellement de transformer physiquement Winstone dans la peau de Beowulf. Le reste du casting est excellent, avec Brendan Gleeson dans le rôle du fidèle de Beowulf, John Malkovich dans le rôle de Unferth, celui qui est sceptique envers Beowulf, Anthony Hopkins dans le rôle du roi... Et pour les méchants, on a Angelina Jolie très bonne dans le rôle de la mère de Grendel, la créature manipulatrice qui fait succomber Beowulf dans la tentation. Et Crispin Glover est très bon dans le rôle de Grendel, la créature menaçante, mais dont on a également de la peine avec son visage déformé et le fait qu'il ne veut que être tranquille.

Les scènes d'action sont vraiment grandioses, à savoir la scène du flashback où Beowulf a affronté deux gros monstres marins, le combat contre Grendel et surtout le climax contre le dragon. Ses scènes sont vraiment très brutaux et sanglants, et surtout digne des jeux vidéos GOD OF WAR aussi bien dans la démesure avec le héros qui affronte des gros monstres, le coté sanglant et surtout la mise en scène qui part très loin.

Et la réalisation est vraiment génial avec une excellente ambiance, notamment sombre surtout durant les scènes d'attaques de Grendel, et surtout la caméra dynamique qui part loin, offrant une immersion digne des jeux vidéos, avec en plus plusieurs plans séquences dynamique, et mettant bien en valeur des éléments du décor (surtout durant les scènes d'action, notamment le passage où Beowulf utilise un objet pour bloquer la chaine de Grendel). Et la performance capture est excellente, où on a affaire à une sorte de film d'animation donnant plus de libertés à la mise en scène.

Et la musique d'Alan Silvestri est génial.

Un excellent film et un des meilleurs de Zemeckis.