La Légende de la forteresse de Souram par Yasujirô Rilke

1er long de Paradjanov après ses peines de prison, La Légende de la forteresse de Souram est une légende géorgienne sur l'implication de l'individu dans sa Nation. Cette nouvelle déclinaison légendaire d'un style paradjanovien se trouve dénué de l'aura mystique des Chevaux de feu ou même d'Achik Kerib.

La Légende de la forteresse de Souram par ses décors similaires, une mise en scène semblable, s'apparente à un «brouillon» de l'ultime oeuvre du cinéaste. La co-réalisation de Paradjanov avec Dodo Abachidzé peut expliquer en partie la froideur de la mouvance. À moins que ce ne soit le propos du sacrifice qui justifie l'immobilisme des situations. Et l'effet de la masse, communisme hantant, sévit encore pour des plans d'une beauté rare dans le cinéma mondiale, de cette beauté qui n'appartient qu'au cinéma de Paradjanov.

Mais la raison la plus probable à cet état semble la blessure incurable de la prison sur la sensibilité de Paradjanov. La narration nébuleuse qui ne sait véritablement qu’au deuxième visionnage peu dérouter le spectateur lambda, plus qu'Achik Kerib même. Effectivement ces deux oeuvres ont en commun de ne se valoir majoritairement qu'en tant qu'interprétation pour être apprécié. Le sacrifice national dont traite le film prend des voies bien alambiquée pour une magnifique fin à la Paradjanov, magnifique mais un peu tardive.