La Loi du printemps par inspecteurmorvandieu

Même recomposée, la famille reste la famille, surtout en 1942.

Le début du film est une aimable et lisse représentation de la famille nombreuse, bourgeoise et provinciale, assortie d'une domesticité dévouée. L'harmonie de ce microcosme idéalisé, où chacun tient sa place et son rang, pourrait être menacée par le retour en France du beau-fils du chef de famille (Pierre Renoir) qui n'a jamais accepté le remariage de sa mère.

Adapté d'une pièce de théâtre, le film oscille entre la fantaisie mièvre et le psychodrame futile. Comme prévu, l'arrivée du jeune homme ouvre une petite guerre de sécession domestique où s'opposent les Villaret et les Burdan, comme de vulgaires Capulet et Montaigu -la référence est dans le film.

De cette brouille à tous les étages, un des enjeux est que la benjamine de la famille, seul enfant commun aux deux époux, ne fasse pas les frais des turpitudes des adultes. C'est conforme à une des obsessions de l'Etat pétainiste. On n'a aucun doute que tout rentre dans l'ordre et le film est généralement rasoir dans sa représentation de gens bien élevés momentanément en bisbille.