Avec La Main de Dieu, Paolo Sorrentino revient à Naples et signe une œuvre profondément intime, où la mélancolie se mêle à la douceur du souvenir. On y retrouve tout ce qui fait le charme de son cinéma : une Italie solaire, sensuelle et poétique, magnifiée par une photographie somptueuse et une mise en scène à la fois sobre et élégante. J’ai retrouvé ce « confort Sorrentinien » que j’avais déjà ressenti devant Parthenope : ces repas familiaux qui explosent de vie, ces plans suspendus entre rêve et réalité, et cette attention portée à chaque geste du quotidien.
Le personnage de Fabio m’a particulièrement touché. Son parcours, entre adolescence maladroite et éveil artistique, gagne en texture grâce à la dimension quasi autobiographique du récit, qui rend le tout profondément sincère. L’ombre de Maradona, jamais vraiment présente mais toujours là, agit comme un totem onirique reliant les drames personnels aux espoirs collectifs d’une ville.
Je regrette toutefois que certaines scènes s’étirent inutilement, comme le long dîner d’introduction d’Aldo, ou que quelques passages flirtent avec un érotisme daté. Mais malgré ces excès, Sorrentino parvient à transmettre une émotion sincère, entre nostalgie et tendresse. Un film imparfait, certes, mais habité par une beauté fragile et une mélancolie douce.