La Maison assassinée par Eric31

La Maison assassinée est un drame rural français réalisé par Georges Lautner, coécrit par Jacky Cukier et Didier Van Cauwelaert sur une musique composée par Philippe Sarde d’après un roman écrit par Pierre Magnan (publié en 1984)... qui raconte l'histoire de Séraphin Monge (joué par Patrick Bruel... très juste) un soldat orphelin qui revient vingt-cinq ans plus tard après la fin de la Grande Guerre (1914-18), sur les hautes terres sauvages de la Haute-Provence, ou sa famille est sauvagement assassinée par trois inconnus en pleine nuit en 1896... ou il entreprend de détruire sa maison maudite selon les gens du village et surtout un certain Zorme (joué par Roger Jendly... excellent) une sorte de mage ou plutot de sorcier qui voit en lui, un mauvais présage... et de retrouver les véritables assassins de sa famille qui sont au nombre de trois... Le Premier est Gaspard Dupin (joué par Claude Evrard... excellent) un métallurgiste qui s'est enrichi avec la Guerre surement... père de deux enfants... Patrice Dupin (joué par Yann Collette... excellent) une gueule cassé défiguré... et la superbe Charmaine (jouée par la non moins sublime Ingrid Held) une jeune veuve de Guerre rebelle a sa nouvelle vie de Bourgeoise... Vivant avec sa mère (joués par Anik Belaubre) une vieille femme sourde et la servante très dévouée (jouée par Jenny Clève.. excellente)...
Le Second est Didon Pujol (joué par André Rouyer) le meunier du village... marié (son épouse est jouée par Michelle Bonnet) et père de deux filles plus (Rose est jouée par la charmante Agnès Blanchot) ou moins (Marcelle est jouée Alice Lautner) gracieuse...
Le Troisième est Célestat Dormeur (joué par le toujours excellent Jean-Pierre Sentier) le boulanger du village qui tient sa boutique avec son épouse (jouée par la toujours excellente Martine Sarcey) et sa douce fille Marie Dormeur (jouée par Anne Brochet... superbe)... qui va tomber amoureux du soldat maudit qui n'a que des yeux pour la magnifique châtelaine Charmaine...
Avec ses personnages très typés, marqués du sceau d'une culpabilité qui fit le veritable moteur du drame, avec cet univers d'un roman a la jean Giono dominé par les croyances et superstitions bien ancrées... La Maison assassinée (superbe affiche) rénove avec un certain bonheur, une tradition de drames réalistes ruraux propre au cinéma des années quarante de Goupi mains rouge a La Ferme du pendu en passant par L'Auberge rouge...
Après plusieurs comédies plus ou moins inégales (Le Guignolo (1980), Est-ce bien raisonnable ?, Attention, une femme peut en cacher une autre !, Joyeuses Pâques (1984), Le (terrible) Cowboy ou La Vie dissolue de Gérard Floque), Georges Lautner opère un heureux tournant dans sa filmographie avec ce drame rural servi par un superbe casting de second roles (ou je rajoute Christian Barbier qui joue Brigue la cantonnier narrateur... Maria Meriko qui joue la Tricanote une chevrière.. Gérard Caillaud qui joue le compagnon du devoir qui a été le (seul) témoin du drame jeune (joué par Vincent Vittoz)... Jean-Luc Porraz dans le role du notaire... et Yves Vincent qui joue le juge d’instruction... et nous révèle par la même occasion deux superbes actrices Anne Brochet (déjà remarquable dans Masques de Claude Chabrol) et la sublime Ingrid Held qui décrochera une Nomination au César du meilleur espoir féminin en 1989.... Enfin bref, du bon voire même du très bon Georges Lautner a ranger aux cotés d'autres de ses drames comme Arrêtez les tambours ou Le Septième Juré...