Pour cent briques t'as plus rien
1932, une époque où on pouvait parfois faire des films pour changer les choses, comme Mervyn LeRoy avec Je suis un évadé par exemple...
Ici, toutes proportions gardées, bien sûr, ce sont les maisons de corrections qui sont dans le viseur. Bien entendu, on n'oublie jamais d'enrober le sujet par une histoire, 1h10, rythme du muet encore dans les habitudes, un gamin de la campagne perd sa mère à 15 ans, se retrouve en ville chez un oncle et une tante méritants, se laisse avoir par un bootlegger hâbleur et se retrouve condamné sans trop savoir pourquoi à trois ans dans une institution d'Etat.
C'est sympa la vie là-bas, comme l'Etat n'a pas assez de thune pour entretenir la baraque, faut faire bosser les gosses comme des esclaves histoire de rentabiliser. Porter des centaines de briques toute la journée par exemple, mais bon, ça n'a pas l'air de payer très bien, la bouffe reste absolument dégueulasse... Je note que les tortures employées pour punir les récalcitrant sont très imaginatives, faut que j'essaie au prochain pique-nique.
Sinon, c'est plutôt instructif, un rien désuet et sans grosses surprises. Pat O'Brien et Bette Davis sont pas loin d'être des novices, et c'est encore la petite qui s'en sort le mieux, même dans un rôle assez court.
Le héros de l'histoire c'est James Mason, enfin, le personnage, parce que l'acteur c'est Junior Durkin, qui s'est rendu célèbre les années précédentes en interprétant Huckleberry Finn dans Tom Sawyer puis sa suite. Ici, c'est un peu le sommet de sa gloire, faut dire que, trois ans plus tard, en se baladant en bagnole avec son pote Jackie Coogan et quelques autres, il perdra la vie dans l'accident qui laissera Coogan seul survivant et à moitié orphelin...
Une petite curiosité qui passe ma foi très bien, surtout après avoir perdu son après-midi devant une horreur sans nom.