Polar au minimum syndical

Un film que j’ai trouvé bien moyen malgré sa bonne idée de départ. Un employé des Objets Trouvés récupère une valise avec un cadavre d’enfant à l’intérieur. Voilà, on se dit Bingo, enfin une histoire qui va sortir des sentiers battus. Mais, déception, la brillante idée, trempée dans un scénario aussi paresseux qu’invraisemblable, ne tarde pas à sombrer dans des péripéties molles et des dialogues dignes des Bisounours.

Notre employé s’échine à découvrir le ou les coupables alors que la police a laissé flotter les rubans depuis belle lurette, son acharnement est totalement incompréhensible même pour un cinéphile indulgent. En quête d’une rédemption tirée par les cheveux, il croise des prostituées et d’affreux souteneurs, tous logés dans un hôtel de luxe. J’ai espéré, pendant une minute ou deux, que notre héros allait faire parler ses poings, façon John Wick, hélas j’ai vite compris qu’avec son moral en berne et ses deux de tension il n’allait pas défoncer les portes, même entrouvertes, du repaire de maquereaux.

C’est mou, c’est long, à trop vouloir en faire, le réalisateur et son personnage se perdent en route. Le minimum syndical du polar moderne n’est pas garanti. Plusieurs thèmes, intéressants par ailleurs, se télescopent et la cohérence se fait la malle.

Reste l’acteur principal, Alvaro Morte, célèbre pour son rôle dans La casa de papel, série que je ne connais pas, je l’avoue humblement. Ses admirateurs vont hurler mais je le trouve très mauvais, peut-être à cause des consignes du réalisateur, mais il est catastrophique. Une seule expression tout au long du film, des gobilles noires qui fixent la caméra avec la vivacité d’un poisson mort, son jeu est tellement dépouillé qu’on se demande s’il est concerné par son travail. Je vais lui envoyer les coordonnées de l’Intermarché, près de chez moi, on cherche un mec pour ranger les caddies. Quand on s’emmerde devant une caméra il faut faire autre chose, il n’y a pas de sot métier.