Greengrass arrive sur Netflix avec La Mission. Initialement le film devait sortir en salle mais Universal a abandonné l’œuvre des suites du contexte et a catapulté le film sur la plateforme de streaming. Et je comprend cette décision. Le film, bien que bon, souffre parfois de petits problèmes qui auraient éclatés notre rétine sur grand écran. Dans la petite lucarne, les défauts sont amoindris. En outre, La Mission est un film qui jouit d’être vu dans des écrans plus modestes.
Et oui, faute de budget certainement, les vfx souvent cleans ont là malheureuse tendan s à sonner pourtant très cheaps, ils font faux. On note par exemple certains décors, le roulé-boulé d’un rocher et j’en passe. Fort heureusement pour nous, la colorimétrie et tous ces somptueux paysages font œuvre de cache misère. La pluralité des décors, de la ville clichée de western avec ses saloons poisseux jusqu’aux champs cultivés cachés par les arbres, on navigue entre terre, poussière et verdure chatoyante.
Le tout dans un univers de western qui comme d’habitude sonne très sec et chaud. On passe par de nombreuses péripéties pour remplir le récit, des fusillades, des bonnes ou mauvaises rencontres, d’accidents, le tout de lectures en lectures, de villes en villes. On essaye de tout faire pour que jamais le film ne soit redondant ou ennuyeux jusqu’à faire appel aux éléments, ici, une tempête de sable qui n’est pas sans rappeler Minuit dans l’univers. Bien qu’il se suit facilement, sans jamais vraiment faire ressentir certaines longueurs, ce n’est pas un film très dynamique.
Un road trip qui fonctionne principalement par son duo, la jeune et talentueuse Helena Zengel boude aux côtés d’un sage Tom Hanks qui s’est donné pour mission de la ramener auprès de sa famille. Une belle histoire sur la communication, elle ne parlant aucun mot d’anglais, où les souvenirs et les mentalités seront ales pierres angulaires de l’évolution de nos protagonistes au fil du long-métrage. On a d’ailleurs de très belles symboliques autour de la ligne droite et du rond que le film va gracieusement illustré dans sa narration.
Le tout est définitivement soigné et bien emballé. On ne peut pas le nier et on plonge dans cette aventure contemplative et tristement périlleuse rythmée par les lectures de notre bonimenteur. Un beau moment sublimé par les gimmicks de réa d’un Paul Greengrass beaucoup plus sobre mais qui insuffle toujours autant de sa pâte dans chacun de ses plans, donnant une intime saveur de réalisme grâce à ses cam épaules. Un parfait retour aux sources et une tentative de passer de notre époque au 19e siècle relevée avec brio.
Film : 7
Feeling : ❤️❤️