Hitchcock, sa caméra et son couteau

Après le premier visionnage de ce film, il est clair que s'il y a bien une chose qui contribue à le rendre culte c'est sa réalisation. Hitchcock se fait clairement plaisir, nous offrant quelques scènes marquantes. Visuellement tout d'abord on peut noter le plan aérien coloré où Thornhill s'échappe des Nations Unies ou encore le plan symétrique dans la forêt avec Thornhill et Kendall après le faux assassinat de Thornhill. Concernant les scènes d'action on peut citer la scène finale, course poursuite entre le couple Thornhill / Kendall les sbires du criminel Philip Vandamm et évidemment la scène mythique ou Gary Grant se fait chasser par un avion dans un champ de maïs. Un autre élément notable sur la réalisation est la particularité qu'a Hitckcock de jouer avec les endroits dans le cadre ou se porte l'attention du spectateur. En effet de nombreuses scènes s'installent sans que le spectateur ne sache ou porter son attention. Par exemple la scène ou le bras droit de Vandamm, Leonard, sort d'une cabine téléphonique après un appel avec Kendall. Leonard s'éloigne tendit que Kendall reste au premier plan, laissant le spectateur incertain sur l'endroit ou poser son attention.

La réalisation oui, mais quoi d'autre ?

Malheureusement un film ne se réduit pas au maniement de la caméra. Les autres éléments du film, sans être mauvais, ne subliment pas l'oeuvre. Les acteurs sont au mieux quelconques. Certaines scènes du film sont même presque gênantes. Cela concerne notamment les scènes d'affrontement physique. Dans un autre genre, une scène particulièrement marquantes dans ce sens est sans doute la scène de conduite ivre de Cary Grant au début film, ce moment a faillit me faire sortir sortir du film. Cependant il faut tout de même noter que le film à 60 ans, le jeu d'acteur était bien différent à l'époque et il se peut que l'ivresse se jouait de cette manière, toujours est-il que en 2019, cette scène est plutôt ridicule..
Et puis il y a le scénario qui laisse une impression bizarre. Non pas qu'il y ait des incohérences ou des moments creux. Non, l'histoire tient la route et le réalisateur nous berce tranquillement le long de l'histoire. Mais c'est bien cela qui me dérange, je n'imaginais pas ce film comme un balade tranquille. Je m’attentais à des rebondissements, de petits twists, ou au moins des moments de tensions. Rien de cela, le film est bien plus proche du film d'aventure que du thriller. Hitchcock est d'ailleurs clair là dessus puisqu'il nous révèle toute l'intrigue du film à la 40ème minute (sur un total de 2h10). Ce reveal, sans équivoque, annonce clairement au spectateur qu'il ne doit pas concentrer son attention sur l'ambivalences des personnages ni se préparer à un twist final. Ce n'est pas forcement une critique négative que je fais du film ici, mais plus une description de ce qu'il est et qui diffère un peu de ce que j'en attendais.

Une parenthèse fermée au générique

La mort aux trousses est donc un spectacle visuel où Hitchock y prend la lumière. Il est clairement un film à voir, rien que pour certaines scènes cultes, notamment la fameuse scène de l'avion. Le reste du film ne se met pas selon moi au même niveau. N'imaginer pas de tension, de suspense, de questionnement, non, le film ouvre une parenthèse au début, sympathique certes, mais qui se referme à la fin du générique.

Arthur,

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