Ma critique lauréate du Concours de la jeune critique Europe Québec 2025 dans le cadre de la 53e édition du Festival du film de La Rochelle :
Félix Dufour-Laperrière nous transporte dans un monde dystopique au bord de l’implosion. On suit la protagoniste, Hélène, et son groupe d’amis. Après une révolution avortée, Hélène se retrouve seule dans la nature, confrontée à ses regrets et à ses remords.
Les chasseurs deviennent les proies, évoluant dans une forêt organique où la nature semble être le dernier lien avec l’humanité. Une mise en abyme s’installe, d’abord par une lutte instinctive liée au règne animal dans la forêt, puis par un conflit plus classique entre une caste dirigeante repliée sur elle-même et un peuple en quête de renversement.
Le film reste assez classique dans sa représentation des luttes, avec une vision très manichéenne : un système sur le point d’imploser, une élite retranchée au bord d’une falaise, menacée par une vague révolutionnaire qui finit par déferler sur la ville pour en remodeler le paysage.
Visuellement, le film est très réussi. Les couleurs vives mettent en valeur les espaces traversés, au sein desquels les personnages se fondent littéralement dans l’environnement. L’ambiance sonore est également soignée, avec des musiques d’ambiance et un fond sonore immersif qui renforcent l’atmosphère.
Cependant, la conclusion laisse une impression mitigée. Le scénario devient parfois difficile à suivre : la frontière entre la réalité et les moments d’égarement dans la psyché d’Hélène se brouille, ce qui complexifie la compréhension globale du film et du message que l’auteur cherche à transmettre.