Le retour de la perplexité made in bellocchio
Comme dans ses films à venir des années 80, voici typiquement un titre qui m'insupporte passablement avec des personnages que je ne comprends pas, des motivations me sont incompréhensibles, une approche psychologie uniquement basée sur la théorie ou encore une interprétation agaçante à force d'être dans la caricature (explosion de colère, cynisme déformant le visage, tourment intérieur).
2h10 pénible, à peine sauvé par quelques moments durant les 30 dernières minutes où enfin la réalisation parvient à traduire visuellement le dégout du jeune homme pour la bourgeoisie engoncée, stérile et tristement conventionnelle de sa famille plutôt que d'enchaîner d'énièmes gros plans aux dialogues récités. Par moments on retrouve le mépris qui parcourait les poings dans les poches pour une réappropriation personnelle au travers de cet écrivain qui refuse les diktats artistiques imposés par une caste vieillissante, effrayée de la nouveauté et la peur de vieillir.
Ca n'excuse pas tout, à commencer par cette tendance à tirer vers l'abstrait des caractères qui n'en avait pas besoin.
En tout cas, le cinéaste doit bien aimé Tchekhov puisqu'il l'a adapté également dans le court-métrage Appunti per un film zu zio Vannia ( 2002) et qu'on y trouve une référence dans un autre court, Pagliacci (2016).