Le patron de la belle Justine lui demande d’organiser un week-end de détente original pour séduire une femme, en lui confiant une somme d’argent qui ferait bien l’affaire de pas mal de ses proches en galère de thunes en ce moment ;lui donnant l’occasion avec son compagnon Albin d’élaborer une douce escroquerie, accompagnée par toute leur bande de potes.
On est bien chez Bruno Podalydès. Perso j’ai embarqué avec Comme un avion et je ne suis pas descendu depuis. Une manière particulière d’appréhender les histoires, de rendre vivable le monde, un savoir-être retranscrit par une caméra, ça pose un réalisateur voire deux, si on compte la présence de son frère souvent au scénario. Et peut-être qu’on ne mesure pas le caractère remarquable de cette singularité, digne d’autres frères de cinéma plus cotés.
Depuis Wahou! son film précédent, son art semble légèrement s’étioler, comme au fil de cette eau où naviguent nos personnages, mais c’est juste un effet du vieillissement, de l’auteur et de sa troupe. On est en deux-mille-vingt-quatre mais c’est toujours aussi courageux de chercher et donner des rôles pour des catégories d’âges au-dessus de la moyenne, ce qu’il fait élégamment en incorporant des thèmes plus graves que sont la solitude ou la transmission, pointant ce qui nous divise comme la jalousie et bien sûr, l’argent, mais ce l’air de rien, poursuivant ce fil de l’eau donc, cet espace de liberté délimité par des les berges du canal et ses films toujours aussi fantaisistes sous le fard à paupière un rien plus pomponné.
L’introduction du corps étranger de l’homme d’affaire joué par Daniel Auteuil n’est pas évidente au début dans cette petite bande ni pour les spectateurices, d’autant que le compagnon de Justine, Albin, est un jaloux de première, incarné par Denis Podalydès à la façon du vaudeville de Lubitsch* dont il est lointainement inspiré, créant un décalage de jeu par moment, qui rend le film plus théâtral que les précédents.
Un effet de troupe sûrement voulu, vu leur façon de saluer à la fin, et je pense qu’encore une fois, j’apprécierai sûrement plus ce film demain ou la semaine prochaine, puis quand les années me rendront plus proche des thèmes qu’il caresse à la façon d’un baume, apaisant.
*; Lubitsch, cet autre maître de Woody Allen