Auxiliaire de vice
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… est un opéra de Rossini que je ne connais pas. Cependant, l'argument de l'opéra raconte l'histoire d'une jeune servante accusée à tort de vol puis condamnée avant que, in extremis, la vérité soit découverte, la servante innocentée et que tout rentre dans l'ordre.
Mais ici, on va s'en éloigner un peu car on est chez Guédiguian, à Marseille, peut-être même dans le quartier de l'Estaque mais je ne suis pas sûr. Une auxiliaire de vie (Ariane Ascaride), emprunte (subrepticement mais indélicatement) quelques petits sous aux gens (qui en ont bien trop) chez qui elle travaille. En définitive, le film repose sur la réponse à l'épineuse question de savoir si on peut voler quelqu'un qui n'a pas de souci financier pour pouvoir offrir à son petit-fils des leçons de piano pour lui faciliter l'accès à un concours ? Ma réponse personnelle repose sur le mot "contrat de confiance" entre l'auxiliaire de vie et la personne dont elle s'occupe. Le vol, l'emprunt, l'arrondi d'une dépense sont simplement une rupture de ce contrat qu'il soit factuel ou simplement moral. Pour Guédiguian, la réponse semble moins nette puisqu'à la fin la personne victime (JP Darroussin) des indélicatesses passe non seulement l'éponge mais s'institue "mécène" du jeune pianiste.
Déjà, sur ces bases, le film était très mal parti pour ce qui me concerne. D'autant qu'objectivement, s'il n'y avait que les leçons de piano …
Mais là où rien ne va plus, c'est quand Guédiguian, à mi-chemin, monte une invraisemblable romance entre le fils de JP Darroussin, le plaignant qui s'est aperçu des détournements, et la fille de l'auxiliaire de vie (et mère du jeune pianiste) venue le supplier de retirer sa plainte. Un baiser puis deux, on efface les larmes et l'affaire est emballée, la plainte retirée (enfin presque). Que vaut-il mieux ? Voler les "petit vieux" ou carrément payer de son corps (sans compter les effets collatéraux).
Pour conclure sur une note un peu plus positive, le film est comme toujours, chez Guédiguian, bien monté et bien joué par les habituels du club. Jean-Pierre Darroussin et Ariane Ascaride, déjà nommés mais aussi Gérard Meylan, le mari (dans le film) d'Ariane Ascaride et Jacques Boudet, un autre des "clients" dont s'occupe l'auxiliaire de vie (mais j'aurai le bon goût de ne pas insister).
C'est encore un film de Guédiguian que je n'aime pas sur le fond mais les indéniables qualités cinématographiques me feront hisser la note à 4.
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Créée
le 13 juil. 2025
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3 commentaires
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