Je ne suis pas déçu, je suis dégoûté. Pourtant ça commençais bien : l'avertissement, la meute de chien en fish-eye suivi de la battue puis des gillets jaunes qui se font flinguer, putain mais yes! De retour dans un univers exotique (on a déjà vu des battues dans un film français? En tout cas c'est rare) et bien sûr absurde. Présentation des personnages, du cadre : l'intérieur stylisé d'une maison de bourge, le personnage d'Anaïs Demoustier qui change de robe (où met-on les pieds?), voix off espiègle, flashback : introduction du personnage de la fille dans le métro, regard spectateur, la scène qui est immédiatement "refaite"... bref ça fuse dans tous les sens, on est bien chez le mec qui a fait La Fille du 14 Juillet (accessoirement un de mes films préférés de la dernière décennie). On retrouve donc toute l'inventivité maladive et l'esthétique maniaque de son réalisateur. Réjouissement de courte durée malheureusement, car très vite, la débandade. Tout ça s'estompe peu à peu, plus rien ne fait rire, et pire encore le film deviens agaçant.


Faute aux personnages d'abord, celui de Balasko en premier. Cette belle-mère n'est juste qu'insupportable et ça fait chier de l'écrire mais l'actrice n'arrive jamais à rendre ne serait-ce qu'un peu drôle son personnage (et le coup des jambes robot, mais bordel au secours!) bref elle a bien perdu de son splendide la Josiane... Ahahah tu l'as? Tu l'as? Blague à chier mise de côté, même le personnage d'Anaïs Demoustier -pourtant sympathique et charmant au début- à la longue deviens presque aussi insupportable que sa belle-mère. Bon en même temps elle s'embourgeoise, ça a du sens... Mais à quoi ça sert? Pourquoi s'embourber là-dedans? Ça ne lui va pas, lui qui semble avoir une passion pour filmer les jolies femmes et un talent certain pour les magnifier. Suffit de voir l'actrice nager nue avec ses talons au côté de William Lebghil. Ce dernier reste d'ailleurs sympathique jusqu'au bout (puisqu'il reste un prolo...). On ne l'utilise pas assez dans le cinéma français ce mec j'ai l'impression. Et dans le genre sous-exploitation, celle de Philippe Katherine est quand même assez impardonnable (qui ne fini par ne faire plus rien à pars jouer sur son tél...). Bref en un mot comme en cent un casting trois étoiles gâchis.


Sinon ça fait plaisir de voir une scène dans la Tour Eiffel, c'est devenu trop rare (pis après Le Louvre c'est logique venant du réal) mais bon encore une fois qu'en fait-il? Absolument rien, on profite un peu de l'architecture et de la vue. Ah si des transitions un peu naze... Mais où est passé ton inventivité folle bordel? On retrouve encore des idées cools disséminées ici et là (pêle-mêle le téléphone-bouteille, le début d'idée de montage de la scène de chambre avec les lampes...) mais c'est trop peu et trop tard, on a marre des personnages et on veut que le film finisse pour que notre immense déception ne dure pas plus longtemps.


Finalement en écrivant je réalise que le réalisateur s'est juste jeté dans une impasse. Qu'après la liberté qu'offre l'ouverture et la présentation du film, les rails d'une comédie plus classique bride et tue la folie du délire burlesque (qui a besoin de cette liberté pour s'épanouir). Mes mots sont certainement un peu durs, c'est écrit à chaud, mais cher Antonin Peretjatko soyez certain que je prie sincèrement pour que votre prochain film soit un retour en grâce.

Skizoidman
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le 1 déc. 2021

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