Musique!


Comme le dit le jihadiste en goguette quand sonne l’hallali : «Halalala, que de souvenirs dans ma caboche d'ordinaire si vide dès lors que j’allume la mèche!».


Mon Dieu, j’aime « La Planète des Singes ».


Au point de vouloir être un singe moi-même.


J’avais déjà choisi mon camp lors du choc initial, je l’avoue sans rougir, alors que je n’étais pas plus haut que ma fille l’est aujourd’hui.
Ma fille, cette princesse adolescente, cette fille de con qui ne veut plus voir que les SAW, elle qui me regarde comme si j’étais un babouin parce que le Kong, le roi, en flocon d’amour noir meurt d’une trop longue chute à la fin.
(Merde, pris la main dans le panier, j’ai spoilé. Tu ne m’en voudras pas?)


Mais j’y pense... Babouin VanCleef, ça sonne d’une force, tonique et truante.


Bref .


J’étais encore petit, donc, naïf un brin, lorsque je dévorai des yeux le premier. C’était barbare, presque berbère.
Celui avec un Charleston simiesque bien que cosmonaute, avec Cornélius et sa claudication Poutine joué par un Roddy McDowall dans son plus beau rôle, et puis Zira la douce et son air de Brigitte Macron…
C’était sauvage et fou, une planète avec des singes sur des chevaux qui chassent des hommes devenus muets.
La Kabylie.


Y’avait mon père pour le voir avec moi, ce qui suffisait à mon cœur pour qu’un film soit bien car j’ai toujours été un grand sentimental.
Mon père, ce lascar, qui était, pour sa part, un sacré gorille.
Plus précisément, il était le fruit des amours d’une gorille et d’un de ces macaques berbères qui peuplent les montagnes de son enfance.
Ils sont voleurs et impertinents. Très couleur locale.
Et ils parlent pas, car non, avant César, les singes parlaient pas. On est encore dans la période avant-César, mec, suis un peu.


Donc mon père parle pas des masses. Tout dans le sourcil.
Ou comme ses congénères de barbarie, il grogne. Du genre qui grogne quand il a faim, quand il a envie de pisser ou quand t’as pas encore la maîtrise du ninja pour te déplacer sans faire le moindre bruit et qu’en plus t’as une légère tendance à marcher comme un cow-boy dès 7 heures du mat’ le dimanche alors que monsieur dort, épuisé d’une semaine de labeur et de bières.
Du genre, le gorille kabyle.
Habile le Kabyle.
Avec mon frère, le filandreux Alee VanCleef, on l’appelait : Bill le Kabyle.
Bill car il était américain de Kabylifornie. Sur la côte, mon pote.
Le kabyle car il avait la chaussure dégoupillable à souhait.
En un instant, avant même d’avoir fini ta pertinente réflexion sur les cousins du bled et leurs tronches patibulaires alors qu’attablés, nous partagions un couscous fait par ma mère, Mayennaise pure souche, bim, et vlan, voilà du flan : une godasse dans ta tronche.


Il disait : « Si tu veux pas avoir à te salir les mains, faut être souple et savoir viser » avec sa tête en biais et en faisant rouler les r de sa voix rocailleuse aromatisée Gitanes brunes.
Les grosses, celles d’avant la diminution de la circonférence des cigarettes et l’inflation de leur prix.
Ça sentait le tabac gris. Une odeur indéfinissable. Ou alors avec des synonymes : gaz moutarde, pet de Pape lascif un soir d’orgie au Vatican, effluves de cadavres pourrissant dans un Lucio Fulci dégoulinant. Un truc qui rendait si sèche l’atmosphère qu’un américain, chercheur dans l’armée des américains, a inventé le Coca-cola, mon pote.


Je sens bien que je m’égare et toi avec... Mais, avant d’en terminer avec ce préambule que je m’attache à appeler: « Pensées » car on n’est jamais trop philosophe, je me dois de mettre les points sur les i.
Sache donc que je te vois venir de loin, petit canaillou, et j’insiste pour arrêter ta course misérable avant que tu n’épuises ce corps de lâche que le Tout- Puissant, dans sa Miséricorde, t’a légué pour ce voyage qu’on appelle l’existence.
Stop, mal au trou ! Ne dépasse pas les bornes sous peine d’avoir un hashtag à ton nom... car ta carcasse malhabile te mène, sans détour, vers ton trépas. Non! Et pour faire taire la rumeur, petite ordure de bas-étage, jamais (tu m’entends?) je n’aurais l’outrecuidance crasse, l’infamante bêtise, de te dire que j’aime les guenons. Même si, j’avoue, parfois je me tâte.


Pour l’heure, alors que le film se termine sur mon téléviseur, j’ai envie de chanter "Marie", la mère du Christ roi, dans le noir, d’une voix cancérigène, le crâne comme de la peau de fesses. Avec un type derrière, comme un berger allemand, la main sur mon épaule pour pas que je me casse la binette dans la fosse.
Tu ergoteras que « Ah bon, pourquoi ? Dommage ! On parlait pas déjà de ta famille dont on se branle au lieu du film ? » et je te répondrai, vivace, toujours sur la brèche que d’une, je t’emmerde. Si ça te va pas, tu te tailles. Je suis pas l’Abbé Pierre.
Et de deux que ça parle du film, justement !
Chanter la Marie-Jeanne.
Ça accompagnerait plutôt bien ce dernier volet de cette trilogie-préquelle, puisque César devient Moïse pour son peuple, pour ainsi dire.
Et je le soupçonne de pas cracher sur le bédo.


Chanter du Ben Harper avec les taupes de l’Alabama, tu vois le tableau ?


Ça me prend des fois, lorsque le générique de fin me cueille, les yeux pleins de larmes.
Car et je le répète, à chaque fois, si je deviens liquide, c’est que je suis un putain de sentimental.


Je chante pas toujours du Ben harper, hein, je fais ça au feeling, au ressenti.
Parfois, je miaule un « Make It Rain », je minaude en Foy Vance, Mais tu peux pas comprendre.


Et tu me diras, "bah t’es con ou quoi ? Pourquoi tu chantes pas « L’envie d’aimer » déguisé en juif?" Car je suis poilu comme un chinois (putain!), c’est à dire moins qu’une femme, je risque de ne pas être crédible mais l’idée était plutôt bonne venant de quelqu’un qui fait rien qu’à me contrarier et à m’interrompre.


Tout ça pour dire, c’était bien cette trilogie en fait.

DjeeVanCleef
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le 20 mars 2018

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