Les vers se terrent

Je connaissais l'affaire Lamare grâce à l'émission de "Faites entre l'accusé" sur le sujet, et parmi toutes celles que j'ai vues, c'est vraiment une affaire qui m'a marqué, notamment pour son protagoniste, qui n'a jamais été jugé, car pénalement irresponsable.

Et c'est un peu ce qu'essaie de nous montrer le film, la psyché de notre personnage, qui ici s'appelle "Franck Neuhart" (même dans le générique de fin pour nous expliquer ce qu'il est devenu, ce qui est assez bizarre). Et le film reste assez minimaliste sur son traitement je trouve, assez vague. Il n'en reste pas moins subtilement intrigant, campé par un Guillaume Canet assez fascinant. Le film se permet de ne jamais en faire des caisses, on aura quelques fulgurances hallucinatoires, comme ces fameux vers de terre, qui pourrait presque faire basculer le film dans le genre de l'horreur. Le malaise est aussi plutôt bien représenté sur certaines scènes, comme la première fois qu'il va chez son amie. On y retrouve presque une figure de martyr, avec son automutilation régulière.

Bref, un film qui vaut surtout le détour pour la manière dont le personnage principal est dépeint, ainsi que ses troubles psychologiques. Il aime jouer la subtilité, mais pour moi, c'est à la fois une force et une faiblesse, car le film se révèle presque sans étincelle, notamment la cavale. Mais on reste tout de même fasciné par ce personnage, notamment quand il perd ses nerfs et devient totalement antipathique, c'en est tristement drôle.

(Vu le 5 avril 2024)