L'amour... que ce soit dans le milieu aristocrate, des artistes ou de l'armée, que ce soit secret, caché, libre ou au coin d'une rue, ça reste l'amour et c'est l'histoire de tout le monde.


Merveille d'ouverture, tout en plan-séquence, où le conteur nous emmène dans divers décors de scènes jusqu'à un manège où, le temps d'entamer un dialogue avec Simone Signoret, il nous fait entrer dans la ronde...


Et quelle ronde ! Pour son retour en France après l'avoir quitté pour les États-Unis à cause de la Seconde Guerre mondiale, Max Ophüls nous emmène dans le Vienne du début du XXème siècle pour nous faire suivre plusieurs histoires d'amour allant d'un soldat avec une prostituée à l'aventure d'un jeune homme avec une femme mariée. Dès l'ouverture, le voyage dans ce Vienne est un régal dont la saveur restera intacte tout le long du film.


Charme, légèreté, élégance et enchantement sont les maitres-mots de cette ronde, tant dans le fond que dans la forme. Ophüls enchaîne les différentes histoires avec fluidité où le conteur apparaît régulièrement et ce de manière aussi savoureuse qu'élégante, que ce soit pour s'adresser au spectateur, pour couper certaines scènes ou jouer le rôle d'un ange gardien pour les protagonistes. Mais derrière cette légèreté, se cache multiple réflexion ou pensées sur le couple et l'amour, souvent d'un œil désabusé, et en secouant la morale alors en vigueur.


Max Ophüls soigne ses cadres, souvent de manières audacieuses et fait preuve d'une précision millimétrée lorsqu'il sublime Vienne et ses décors. L'écriture est soignée et les dialogues pétillants, le tout dicté par des interprètes sans failles, allant de Serge Reggiani à Danielle Darrieux en passant par Gérard Philipe. Les bonnes idées sont nombreuses et bien souvent exploitées avec brio et les différentes histoires, souvent reliés entre elles, sont toutes de qualité et offrent de nombreux moments de magie commme seul le cinéma, et un génie, peuvent en offrir.


...Et pour finir, le conteur ferme la ronde et boucle la boucle de manières savoureuses, pour une oeuvre aussi charmante que pétillante et élégante. Un régal !

Docteur_Jivago
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le 14 juin 2015

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Docteur_Jivago

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