En cette douce journée d’hiver dont il faut se méfier avec les grippes sévissant cette année, nous en avons profité mes petits cousins et moi en nous rendant au Publicis-Défense. Il s’agit d’une histoire d’amitié qui finit mal. Mais cette fois à l’inverse de Borsalino, Bebel s’en tire et Constantin pas du tout. Coups de feu, raclées, règlements de compte, sempiternelle bagarre du plus fort contre le plus faible, trafic de boites de nuit. Je te cède ma part, je rends la tienne à 80% et je te laisse le reste, estimes-toi heureux. Les jolies femmes comme Claudia Cardinale ne sont pas oubliées. Elle dirige son petit hôtel de passe contre des malfrats brutaux à l’égard des prostituées récalcitrantes, essayant de la doubler.Critique de Michel Duran dans le Canard Enchaîné « Belmondo est cette fois tireur d’élite, comme dans les westerns, que ce film de José Giovanni rappelle par bien des côtés. Il y a une de ces fusillades dans un bar qui ne déparerait pas un règlement de comptes dans un saloon de l’Ouest. Mais cela se passe à Marseille vers 1935. On se bat pour avoir la haute main sur la prostitution, entre autres choses.Encore une histoire de truands. Mais oui, de truands et d’amitié. Giovanni reste fidèle à ses thèmes. Belmondo est l’ami de Constantin. Il arrive à Marseille pour essayer de le tirer de taule, et régler quelques comptes avec les ennemis de son pote qui l’ont fait mettre en cabane pour le seul crime dont il était innocent. Avouez que c’est vache. Et il ne fait pas bon être en face de Belmondo quand il dégaine. Mais cette histoire de truands, très bien imaginée et racontée par Giovanni, sort de la banalité par un épisode qui est neuf. A force de faire des cartons, Belmondo va rejoindre en taule son pote Constantin pour un bon bout de temps. Pendant qu’ils fabriquent des couronnes mortuaires, Il se passe beaucoup de choses en dehors : la guerre, par exemple, dont ils se foutent bien. Et puis la défaite, qui les laisse de glace, et l’occupation, avec les résistants qui viennent partager leur sort, puis les collabos, tous condamnés par les mêmes juges, surveillés par les mêmes gardiens. Mais la libération a laissé les plages de débarquement pleines de mines et d’obus non explosés.C’est dans les prisons qu’on est allé chercher des démineurs.Il y a des risques, mais si vous passez au travers, c’est la liberté pour vous. Il y a eu beaucoup de volontaires…et 80% de pertes, dit Giovanni. Nos héros s’en tireront, surtout Belmondo pour reprendre ses dangereuses activités. Et Claudia Cardinale, dans tout ça ? Maitresse de Belmondo, c’est une fille qui n’a pas froid aux yeux et qui ne craint pas, elle non plus, la bagarre. Bref, un film d’aventure qui se déroule parfaitement, et qui vous intéresse de A à Z. Giovanni, dans le genre, est un caïd. Belmondo après le minable « Docteur Popaul » nous devait une revanche. C’est fait. Il n’a jamais été aussi à l’aise, plein d’autorité, d’humour et fougue. Et Constantin d’un naturel parfait, comme à son habitude. »

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le 15 nov. 2023

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