Immense classique du cinéma italien d'après-guerre qui a aussi énormément participé à la popularité du mouvement du Néo-Réalisme italien à l'époque. Personnellement il ne s'agit pas d'un de mes films préférés de Fellini, ni même l'un des meilleurs mais il est indéniable qu'il y a une force, un élan visible à travers La Strada. Le contexte de cette histoire est clairement social, très néo réaliste pour le coup mais le style de Fellini, les goûts du cinéaste qu'on découvrira tout le long de sa carrière transparaissent déjà nettement notamment par l'entremise du personnage de Gelsomina (Giulietta Masina), petit clown naïf mis face à la brutalité du monde et surtout de Zampano (Anthony Quinn). Ce film est en fait une tragicomédie, évitant les pièges du mélo pour n'en garder que les bons ingrédients jusqu'à des scènes finales qui transperçent le coeur par leurs duretés émotionnelles. La mise en scène de Fellini est encore assez sage en 1954, pas de grands moments techniques, un point est mis sur les décors naturels avec ces terrains vagues, les rues désertes et jonchées de détritus ou encore les cabarets ou cirques minables.