La Survivante
5.4
La Survivante

Moyen-métrage de Don Coscarelli (2005)

Par une nuit noire, en pleine campagne, Ellen a un accident de voiture et se retrouve perdue dans une immense forêt. Elle va très vite découvrir que son accident ne devait rien au hasard: Moonface, un tueur en série aussi vicieux qu'horrible, la traque... Elle va alors se souvenir des conseils en survie de son ex-mari Bruce et de son entraînement quasi militaire pour s'en sortir.


Habitué au fantastique délirant à la sauce absurde comme Bubba Ho-Tep, Coscarelli signe ici une histoire bien plus classique et sombre. Les plans alternent entre la cavalcade d'Ellen en forêt et des flashbacks sur sa romance avec Bruce, un survivaliste convaincu qui veut faire de sa femme une vraie guerrière afin qu'elle résiste au grand effondrement. Celle-ci supportera de moins en moins la pression et l'isolement dans lequel ils vont tous deux.


La tension va decrescendo au fur et à mesure de l'histoire. Ellen passe de pauvre jeune fille sans défense traquée par un psychopathe, à combattante sans peur capable de se rendre les coups alors qu'elle se repasse son histoire d'amour-haine avec son ex-mari. Le film lorgne déjà sur le fantastique avec le personnage de Moonface, mais ce n’est pas sa seule influence. En effet, les rôles proie/prédateur vont complètement s'inverser, et à la scène finale où Ellen charcute Moonface façon Lara Croft, on peut se demander si on n'est pas passé dans le film d'action pur et dur. Idem lorsqu'on revoit la jeune fille tuer Bruce en légitime défense, suite à un viol. La progression du personnage (très intéressante), se fait en filigrane d'une exaltation de l'instinct de survie et de la pugnacité qui peut animer chacun.


La médaille a cependant son revers : plus Ellen s’affirme et se retrouve à armes égales avec la grande terreur du film, moins on a peur pour elle, et à la limite, plus on attend que le déglingué qui la poursuit se prenne une bonne pâtée bien méritée. Globalement, Coscarelli a réalisé un bon film: les acteurs y croient, c'est rythmé, et le quota d'éléments effrayants est rempli, avec la collection de squelettes de Moonface et Buddy, le vieux fou qu'elle rencontre lorsqu'elle se fait capturer. Cependant, malgré ces qualités certaines, une question mérite d’être posée : Coscarelli a sans doute signé un bon film, mais a-t-il pour autant signé un bon film d’horreur ?

C4r4mel
5
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le 29 janv. 2024

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