Un film honnête sur la misère sociale et l'errance adolescente. Bercot ne triche jamais avec sa caméra, et permet au jeune Rod Paradot d'étaler tout son talent. La réalisation quasi documentaire permet de plonger au plus profond dans la tête des personnages. Certaines scènes touchent parfois au sublime et nous invitent tout doucement dans l'intimité de notre héros (la séance de massage est bien sentie). D'autres scènes un peu moins intéressantes, en revanche, ont été déjà vues ailleurs (l'ado qui explose telle une bombe retardement). Et cette difficulté de renouvellement est justement la (seule) limite de La Tête Haute : certains réalisateurs sont en effet déjà passés par là avec d'autres jeunes acteurs tout aussi talentueux. On pense à Dog Pound de Kim Chapiron ou à Coldwater de Vincent Grashaw. Malgré cette impression de déjà-vu, la sincérité de Bercot suffira à convaincre n'importe qui, pour peu que vous soyez sensibles à cette génération d'adolescents actuellement désœuvrés et livrés à eux-mêmes.