La droite de l'extrême.

Stéphane Freiss joue un médecin libéral, qui est appelé en urgence pour diagnostiquer un ado de quinze ans, chez un responsable de l'extrême-droite, qui ne se sent pas bien. Il lui préconise d'aller à l'hopital passer des examens, mais est éconduit par les maitres de maison. Quelques jours plus tard, la mort de ce garçon, d'une crise cardiaque, déclenche le feu aux poudres sur une possible relation pédophile...

La tribu est le dernier film réalisé par Yves Boisset, qui se tournera ensuite vers la télévision pour la fin de sa carrière. Comme souvent chez lui, le style n'est pas subtil, mais c'est assez efficace pour peu qu'on se plonge dans cette histoire peu-être pas si saugrenue que ça, à l'époque actuelle où les scandales sur la pédophilie sont légion. Les révélations que va faire le personnage de Stéphane Freiss, très bon, vont causer d'importants dégâts collatéraux, car on va découvrir que non seulement il en sait trop, mais qu'ils sont partout.
D'ailleurs, ce médecin est un personnage intègre, qui travaille avec un hôpital, surnommé La tribu, où les fêtes sont quasiment des orgies, et y compris dans les chambres des internes. On voit que l'acteur a appris quelques rudiments du métier qu'il joue, même si après une opération, et après avoir retiré son masque chirurgical, un médecin ne se passerait pas la main dans les cheveux tout de suite après !

La dénonciation est là, mais les moyens ne sont plus avec Boisset, où il va y avoir une scène où quelqu'un va se faire tabasser par des militants d'extrême droite, et on voit les figurants taper mollement ou retenir leurs coups.... Tout comme la musique de Philippe Sarde, recyclée jusqu'à l'overdose, et dont je me demande si on ne l'entendra pas à nouveau dans Quai d'Orsay, de Tavernier, tant elle y ressemble.

Rien d'inoubliable, ou du moins de comparable par exemple au Juge Fayard dit le shérif, mais ce dernier film d'Yves Boisset clôt honorablement une carrière cinématographique faite essentiellement de coups de gueules.