Giovanni Aloï est probablement un nom qui ne vous dit rien, et on ne vous en voudra pas pour cela puisque La Troisième Guerre est son premier long métrage.
A cette occasion, il s'est attaché les services de Leïla Bekhti et du très en vogue Karim Leklou.
Avec un trailer plutôt accrocheur, on semblait disposer de tous les ingrédients pour que ce premier film du réalisateur italien soit une réussite, et pourtant...


Léo Corvard vient juste de terminer ses classes. Pour sa première affectation, il écope d'une mission de l’opération Sentinelle. Lui et sa tête de gamin intègrent une caserne qui regroupe tous les clichés qu'on peut en attendre: locaux délabrés, bouffe dégueulasse, commandant qui joue les gros durs, soldats qui passent leur temps à jurer, fumer des joints et jouer à la console (quand ils ne se battent pas entre eux)...Soit!


Mais alors que compte bien nous raconter La Troisième Guerre? Et bien c'est la question qu'on se posera durant à peu près tout le film...car passé le premier quart d'heure où il est normal de voir se dessiner les contours de l'histoire, on finira par se rendre à l'évidence: ces longues patrouilles dans les rues de Paris ne nous mèneront nulle part.
Que cherche à traiter Giovanni Aloï? La difficulté d'être une femme dans l'armée? Le rôle ingrat des missions Sentinelles? Le climat social tendu dans la France des années 2020? On ne sait pas vraiment, puisque tout est survolé. Et à chaque fois qu'on pense enfin tenir le début de quelque chose, où l'on se dit "ah ça y est, ça va partir là", le soufflé retombe aussi vite, ça en serait presque la marque de fabrique de La Troisième Guerre...
D'ailleurs, même les acteurs ne semblent pas y croire à en juger la prestation molle de Leïla Bekhti. De son côté, Karim Leklou en fait des caisses, comme pour combler le vide de son personnage. Quant à Anthony Bajon, difficile de lui demander de transcender un script aussi faible, mais sa prestation restera globalement anecdotique. Et on ne s'attardera pas sur la ribambelle de seconds rôles fades au possible.


Pas facile d'être enthousiaste concernant La Troisième Guerre, car hormis une esthétique plutôt soignée, le film s'avère d'une grande pauvreté. On aurait envie de dire qu'il passe à côté de son sujet, mais pour ça, il aurait fallu qu'il y en ait un.
Le film tourne constamment autour du pot et finit par perdre ses acteurs et le spectateur par la même occasion. Et dans ces cas-là, 1h30, c'est déjà long!
En clair, vous pouvez passer votre chemin sans regrets.

billyjoe
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le 4 oct. 2021

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Billy Joe

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