Si je devais en un seul mot caractériser ce film, c'est "touchant" que je choisirai.
C'est l'histoire de Fatah, un paysan algérien
caressant le rêve de se rendre un jour au salon de l'agriculture avec sa vache adorée, Jacqueline. Un jour, il se voit récompensé de sa persévérance, chaque année Fatah se porte candidat, son tour est enfin venu.
C'est le début d'un long périple -à pieds- de son village natale à Paris. Fatah y fera de belles rencontres dans une France idéale (pas de fachos, tous l'accueillent comme il se doit, admettent la différence, s'entraident...).


À travers ce film, comme grand nombre, je découvre Fatsah Bouyahmed. Peut-être une légère imprudence; donner le rôle principal à un inconnu du cinéma ? Mais bonnement réfléchis. On se laisse surprendre, Fatsah revêt tout naturellement le personnage de Fatah, comme s'il découlait de lui-même. À vrai dire, pas faute d'y penser, puisque c'est de son père que Fatsah s'inspire en réalité. S'il ne s'était exprimé à ce sujet, qui aurait pu émettre le moindre doute sur l'origine de Fatsah ? Quand on y songe, c'est assez déroutant de se dire qu'il est en fait né à Montreuil, donc français et non tout droit venu d'une brousse algérienne.
Je souligne un réel travail de la langue: le lexique, les sonorités, l'accent et le tout nourri d'une culture musicale française des années 80s. Haha, une bonne touche! Fatah devient vite un personnage auquel on s'y attache. Un homme rêveur. Et puis, cette candeur, cette douceur, cette gentillesse qui émane de cet homme! Il attire la sympathie de tous. Et j'oubliais... Un personnage drôle!


Il réussi même à redonner le goût de vivre à Lambert Wilson interprète de Philippe, un comte ruiné alors en dépression. Pourtant, à première approche, le comte méprise Fatah avant de porter par la suite un nouveau regard sur sa vie... Un Fatah qui soigne les blessures. Sa vision simpliste de la vie change les trajec­toires de ceux qu’il est amené à rencontrer. Y compris celle de son beau-frère Jamel Debbouze, dans le rôle d'Hassan qui avait -dès lorsqu'il s'installa à Marseille- coupé tous liens avec sa famille en Algérie.


L'atmosphère tout au long du film est d'une gaieté communicative, une marche réjouissante, pleine de bonnes ondes et cela dû à une bo signée Ibrahim Malouf.
C'est une carte blanche que lui laisse Mohamed Hamidi et Malouf sait que rare sont les fois où il se voit octroyer le pouvoir d'articuler sa musique comme bon lui semble, de n'avoir aucune limite dans ses prises de décision et bien-évidemment de faire à sa guise.
Il s'est ingénié une ambiance «gypsy» tout en gardant son empreinte; les cuivres, les trompettes, les influences jazz, les sons méditerranéens...
On attend toujours beaucoup de la bo d'un film. C'est beau! Comme dirait Jamel Debbouze «Ça s'écoute comme du beurre», «Ça passe dans les cœurs».


Un film certes traité avec beaucoup d'humour, mais outre les bonnes boutades et répliques, c'est un message contre l'intolérance dressé ici. Une vive piqûre de rappel!
Si vous voulez passer un joli moment en famille ou seul, ce film serait l'idéal.


Amoureusement vôtre, Arouet Marie.

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le 25 mars 2016

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