Le nom de Tre Capital vous est -sans doute- étranger... Plus pour longtemps.
Ce 15 mars dernier, Tre Capital -fougueux rappeur de 20 ans aux influences West Coast- nous accorde son premier album I Can't Die Yet disponible sur les plateformes iTunes et Soundcloud. (Vous l'aurez compris, une mixtape vieille d'une semaine; petite fraîcheur...) Et c'est bien mérité! Oui, Tre agit avec dynamisme depuis 2013 et dès lors, ne cesse de nous gratifier de prodigieuses tracks. Je le découvre avec Finito courant 2014: une belle trouvaille! Je le vois arrivé au loin tel une violente tempête au vent rythmé par une prod' au caractère agressif. Tel un déchaînement impétueux de flow où la vitesse des punchlines dépasse les normes. J'attends, j'observe...


Pause.
Avant d'aller plus loin, sachez qu'il existe deux manières d'appréhender un album, dites absolue ou relative. J'ai donc d'une part le choix entre analyser cet album pour ce qu’il est, en me focalisant uniquement sur ce que j'entends... et en délivrer un avis des plus objectifs. Ou bien, d'une autre part, je replace cet album dans un contexte défini, à entendre l’oeuvre de l’artiste dans son sens le plus large. Celui-ci est plus périlleux mais il me donne la possibilité de constater les évolutions/involutions de l'artiste d'un EP à un autre. Voyez-vous ? Mais dans ce cas précis, il n'est plus question d'analyser non plus un disque, mais une grande partie de l'ouvrage du dit artiste. Il en sortira une critique -sans nul doute- bien plus profonde... Enfin!


Au fil du temps.
En l'espace de deux trois ans: une évolution plus que remarquable. Sa première mixtape Heaven Isn’t Far From Here (disponible sur son soundcloud) sort le 1 er décembre 2013. On constate une entrée hésitante, pas très convaincante mais loin d'être médiocre pour autant. On y ressort quand même du bon notamment Work Out. C'est qu'il était prometteur! Par ailleurs, je souligne le fait qu'il était dans un tout autre projet artistique, son emprunte musicale diffère de celle actuelle... Ce qui est intéressant, c'est qu'il était déjà entouré de quelques mêmes beatmakers qu'on retrouve dans ICDY. C'est à dire que cette évolution leur est commune, s'ils avancent toujours ensemble, c'est qu'ils partagent la même conception de la musique.


Gundam Gundam.
En 2014, il frappe fort avec Gundam Part.I, mon EP coup de coeur, celui qui exprima -à mon sens- son exacte aptitude. Tre embrasse d'étonnantes performances de haut vol, ne serait-ce que par Finito (oui, j'insiste!) ou encore Gundam. Puis 2015, avec un Gundam Part.II explosif, qui est l'aboutissement du précédent: des perles, City Going Crazy, Critical Thinking etc.
Le rappeur issu de la nouvelle vague HH se compare à un militant de son anime préféré Gundam, s'avançant comme pilote spatial. Il transporte dans son vaisseau un héritage musical riche.


ICDY.
On y vient, ICDY: premier album (disponible sur iTunes). Renaissance. «10 tracks. No features. No label. No management. No co-sign. L.A was never the same», c'est clair ?
On retrouve les adroits Eestbound et Wandagurl, ses perpétuels associés. Tre élargi son panel de , une putain de lineup! VNSN, Thomson, Black Milk, Beat Joven, Jgramm, Stwo, Ikaz Boi, Deazy, Mikey Carey, D4, Zale, Gonek, Martin $ky, Sango, Charlie Heat, GardoGotWings et YeX. Ça en fait du peuple! Tous tout aussi ingénieux.


La particularité de cet album est qu'il n'y a aucune collaboration.
C'est pas plus mal, on est bel et bien dans une atmosphère créative qui lui est propre. Il parvient à retranscrire son vécu avec seulement sons et mots. Il est d'une vivacité d'esprit folle! Tre nous montre l'étendue de son génie: flow acerbe, plume agile, phrasé tranchant... Quelques petites douceurs, la force tranquille Forever We Got It, la cartouche Running With the Torch, la tempête Comeback of the Century.


Ce qui tient mon -seul- regret, c'est l'utilisation du vocoder. Quand bien même avec sobriété, en y réfléchissant, était-ce une nécessité ? À part ça, un beau rendu final. Ces 10 tracks (+ 1 bonus) atteignent un certain degré de mérite, d'intérêt... donc attardez-vous y!


Tre Capital est à mi-chemin entre un rap contemporain et un rap qui tend à innover.
Un avenir bien prometteur, peut-être parviendra-t-il à redéfinir la côte ouest ? Il suit doucettement les traces de son père, véritable légende du rap us: Xzibit.
Vous êtes pour le moins avertis... retenez son nom.


Soundcloud: Tre Capital


Amoureusement vôtre, Marie.

arouetmarie_
8
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le 28 mars 2016

Critique lue 181 fois

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