Fut un temps, Henri Verneuil n'était pas si bien considéré qu'aujourd'hui. Il était même mis au rang des réalisateurs populaires, ceux qui accumulent les films grand public à succès en pleine Nouvelle Vague. Pourtant, les grands films ne manquent pas dans la filmographie de Verneuil, qu'importe la période.
Avec moins de fun que La grande vadrouille (Gérard Oury, 1966), Henri Verneuil s'aidait de Fernandel (impeccable et terriblement humain) pour aborder la période sombre de la Seconde Guerre Mondiale. Qui plus est avec un point de départ pas si éloigné de La grande illusion (Jean Renoir, 1937). Changez la période et vous aurez des prisonniers français essayant de s'évader sous le joug allemand.
A la différence que l'évasion arrive assez rapidement et que le spectateur assiste à un voyage fascinant avec un homme pouvant à tout moment repartir en camp ou se faire tuer ; et une vache qui finit par devenir un véritable personnage à part entière. Le suspense est donc plus d'une fois à son comble, allant du passage en gare à la scène sur le pont.
Pas étonnant que ce mélange de tendresse et de drame a attiré autant de monde à sa sortie (plus de 8 millions d'entrées).