Jonathan Glazer. Un oiseau rare dans le cinéma actuel. Charmé par ses trois films précédents (à savoir sa filmographie entière qu'on voit en une après-midi) et ses clips, novateurs et sophistiqués.
Bref, le fait de voir son nouveau film sur grand écran relève déjà du privilège.
Ce qu'à fait Glazer est plus qu'une réussite, c'est un cauchemar qu'il a conçu à la perfection.
Suivant le quotidien de la famille de Rudolf Hoss, commandant d'Auschwitz et sa compagne (L'un par Christian Friedel et l'autre qu'on ne presente plus, Sandra huller. Je les salue déjà par l'immense force mentale pour interpréter ces individus.), nous ne verrons que le quotidien bucolique de leur habitation avec jardin, piscine et potager.
Le génocide des juifs sont, à l'image, relégués hors champs et nous n'entendons que les cris et les bruits de balles.
C'est ce qui fait que "The zone of interest" est radicale (bien qu'on utilise à tord et à travers cette expression). La lumière naturelle très crue, les caméras numériques employés ainsi que le tournage en lui même (aucun membre de l'équipe hormis les acteurs) fait qu'on remonte dans le temps et qu'on assite en direct a ces événements d'où une situation très inconfortable. D'où la sensation qu'on ait posé un eclume sur mes jambes pendant tout le film.
Glazer respecte le propos qu'à dit Claude lanzmann (dont on retrouve des similitudes évidentes dans Shoah), à savoir à la non -représentation de cette extermination de masse.
A noter la musique de mica levi, qui est plus cauchemardesque que celle de Under the skin (et dont je ne voudrais pas réentendre la nuit à 3 heures) donc bravo !
En bref, Jonathan Glazer a réussi, et l'attribution du grand prix à Cannes à ce film est mérité (tout comme Anatomie d'une chute et sa palme d'or, ce qui prouve que Sandra Huller choisi très bien ses projets et et qu'elle va aller loin).