L’horrible s’immisce dans le paisible …

C’est assez troublant de voir d’un côté une maison où règne l’amour et la vie (la famille, les enfants, le chien, le jardin, le potagé, les fleurs, les couleurs), et de l’autre, un endroit où règne la haine et la mort … Et pourtant ces 2 cotés sont rassemblés au même endroit, sur un camp de concentration … Le pire c’est que ça a vraiment existé … Et la vraiment on se demande comment c’est possible, humainement, comment peut on vivre paisiblement ou presque à côté de l’effroyable ? Je n’ai pas la réponse et d’ailleurs qui l’a vraiment ?

En re visionnant le film une seconde fois, et en étant plus dans l’analyse, j’ai compris que dans chaque scène il y a un message horrible, rien n’est laissé au hasard, rien, même dans les scènes les plus banales du quotidien, on y voit l’horreur, soit en arrière plan ou soit dans des paroles « qui paraissent » anodines. Le réalisateur a fait le choix de mettre au premier plan la femme du commandant, et ce n’est pas pour rien, elle est tout aussi détestable que lui. La scène avec la fourrure et le rouge à lèvre, lorsqu’elle mentionne la robe d’une petite fille « du Canada » , le parfum « français » tout ça avec une froideur ou en rigolant. Voilà l’ordinaire …

C’est un film avec beaucoup de détails, et de chose qu’on ne peut voir qu’en le visionnant en observant. Car parfois l’horreur se glisse dans les gestes les plus banals du quotidien à tél point qu’il est possible de ne pas voir ou de ne pas comprendre.

Bravo au réalisateur, c’est la première fois que cet angle est abordé, d’autant plus que de savoir que la famille, la maison tout a existé cela rajoute du crédit à cette fiction qui n’en est pas vraiment une. Le rendu en fait un chef d’œuvre. Chef d’œuvre glaçant certes mais chef d’œuvre quand même.

La reconstitution est en tout cas incroyable, la maison des Hoss n’ayant pas pu être occupé pour le film, une réplique de la véritable maison a été construite près du camp de concentration à Auschwitz.

De ce que j’ai pu voir dans la bibliographie de cette famille, en réalité, sa femme ne savait pas ce que son mari faisait, mes les enfants soutiennent qu’elle était peut être dans le déni (d’autant plus quand on voit la maison séparé par un mur du camp de concentration). Elle aurait été plus distante avec son marin lorsqu’elle « a su ».
« Pendant son séjour à Auschwitz, Hedwig Höss emploie deux couturières polonaises dans sa maison pour modifier ou réparer les vêtements volés des victimes du camp de concentration. En outre, elle emploie également des prisonniers et des travailleurs forcés civils pour l'aider aux travaux ménagers et au jardinage. Elle fait également installer un atelier de couture sur le site du camp de concentration, dans lequel les détenues doivent principalement confectionner des vêtements pour les épouses des SS ». Bon avec ça comme info on se demande encore comment ne pouvait elle pas savoir … Malgré tout cela il est bien mentionné qu’ils étaient globalement heureux dans cette maison …
Concernant la bibliographie du commandant on ressent bien dans son histoire personnel plusieurs failles, il dira lui même que c’était quelqu’un de solitaire en étant plus jeune, qu’il n’aimait que les animaux et qu’il n’arrivait pas à créer de lien avec les humains, pas même avec ses parents. Son père l’a d’ailleurs éduqué avec des valeurs religieuses mais surtout il mettait un point d’honneur pour que son fils obéisse à tous les ordres qu’il recevait …

Bllandine
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le 3 juil. 2025

Modifiée

le 4 juil. 2025

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Bllandine

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