Je ne sais même pas quoi dire, c’est tellement beau et terrifiant à la fois.
La mise en scène est incroyable, on sent l’inspiration d’Hannah Arendt : la banalité du mal poussée à l’extrême.
On ne voit jamais rien directement, on suit seulement la vie de famille des Höss. Tout se passe hors champ, par signes indirects (les cris, les coups de feu, le ronronnement des fours). Leur quotidien est paisible, calme, presque silencieux… Un silence rompu régulièrement par les bruits des atrocités qui se passent dans le camp. C’est dérangeant tout du long. Il n'y a personne qui ne cherche à savoir, tant qu’ils conservent leur confort.
Ce qui m'a le plus troublé, c’est la manière dont Höss est montré. C'est pas du tout un monstre sadique ou un hystérique, mais un mari poli, un assez bon père de famille. Et c’est là que c'est le plus intéressant : le mal peut venir de n’importe qui. Si on avait vu une "simple" caricature de bourreau, jamais on ne se serait posé de questions.
Glazer réussit parfaitement à nous rendre inconfortables du début à la fin, GG à lui.