You're a dick with an elephant memory.

Voilà une jolie preuve que, dans les années pré-code Hays, les rôles féminins n'étaient pas que de jolis faire-valoir...

Ici, les femmes ont de la gouaille (certaines répliques de Stanwick sont croustillantes à souhait), ne sont pas réduites à des rôles de madones intouchables (voir la visite de la prison et la présentation des crimes de chacune des détenues... une galerie croquée aux petits oignons, dont on retrouve l'intimité au fil d'un travelling bien pensé...), utilisent leur beauté comme un outil de pouvoir, se houspillent, se vengent, fomentent des crimes et des complots... Et si l'amour pour leurs hommes reste au centre de leurs agissements (le personnage de Nan se sacrifie pour les braqueurs de son coeur et n'hésite pas à manipuler le preux chevalier blanc qui croit voir, dans sa beauté fascinante, une preuve de son innocence), elles n'en ont pas moins de force de caractère ! A la tête de cette troupe de femmes fatales, Stanwick joue de son visage, tour à tour pur et angélique, puis frondeur et décidé, incarnant divinement la madone et la putain, la femme fatale et l'ange.

Ajoutons à cela que le film a un rythme fort efficace, un joli numéro musical, quelques jolies idées de mise en scène (le parloir ; la tentative d'évasion ; le passage du temps ; es dix dernières minutes de film)... si l'on excepte une fin un peu convenue, l'ensemble est de bonne tenue et fait passer un moment plaisant.