Lagaan
7.3
Lagaan

Film de Ashutosh Gowariker (2001)

C'est pas parce que c'est bourré de cliché que c'est forcément nul.

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "Un Genre = Un Film."


Scénario :
Inde. 1893. Un village de gentils indiens vit sous le poids des méchants anglais auxquels ils doivent un "lagaan" (c'est comme un impôt mais avec des grains de riz.) Un méchant anglais encore plus méchant que les autres décide de doubler le Lagaan, puis pour son plaisir sadique d'humilier les villageois en les défiant à un sport dans lequel ils sont complètement nuls : le cricket. S'ils gagnent, plus de Lagaan, s'ils perdent, triple lagaan en période de sécheresse et donc la mort de tout le monde par famine. Parmi le village, un gentil encore plus gentil que les autres, un héros, à la fois beau, drôle, endurant, charismatique et qu'au moins deux nanas s'arracheront durant le film, décide de relever le défi.


Le problème, c'est qu'aucun villageois ne sait jouer au cricket et qu'on est déjà à une heure de film. Heureusement, une anglaise gentille va leur apprendre les règles du jeu et comme on est dans un film de Bollywood, il reste encore deux heures et demi avec de la musique et des chants. Youpiii !!!



En tant que sujet d'étude :



"Lagaan" est le film que j'avais choisit pour étudier ce qu'est un film de Bollywood. J'en avais vu deux ou trois auparavant, mais je ne retrouve plus les titres malgrès mes recherches Google (il faut dire qu'avec 1200 films par an, rechercher un film indien sortis il y a plus de quinze ans, bon courage.)


Lagaan est une bonne porte d'entrée pour le film de Bollywood dans le sens où il reprend des aspects du film à l'indienne tout en y mettant une dose de film à l'occidental. Des codes de bollywood il prend le cadre, les gentils très gentils, le méchant très arrogants qui n'a quasiment aucune justification pour ce qu'il fait (il va doubler la dette parce que le Rajah est végétarien...) les scènes de danses, les triangles amoureux et la durée. (Putain 3h35 !)


D'un autre côté, il reste assez "hollywoodien" par certains aspect et on sent que le réalisateur, Aamir Khan, a tenté de faire quelque chose qui pourrait être "vendable à l'étranger." (Et ça à marché : je suis étranger et je l'ai vu.) Ainsi, on a un véritable casting "international" avec deux acteurs anglais qui sont des vrais acteurs (et pas des mecs engagés là parce qu'ils étaient en vacances) et Rachel Shelley a même le droit à sa scène de chansonnette qui fait très Disney pour le coup. La production est très léchée, avec une reconstitution d'époque, des figurants à la pelle, des costumes et une réalisation académique. Si vous cherchez une scène de baston extravagante avec des effets spéciaux putassier et des zooms improbables, c'est pas ici.


Même dans son utilisation des clichés de Bollywood, Khan a tendance à avoir la main légère. Ainsi, certaines scènes de danses sont justifiées par le scénario (ils sont joyeux ou ils se produisent durant une fête religieuse) et certains des clichés du genre sont détourné.


J'aime beaucoup l'idée que le match à la toute fin du film soit moins gagné par le héros... que perdu par le méchant qui dans son arrogance et sa rage de vaincre ne s'est pas rendu compte qu'il rattrapait une balle alors qu'il était hors-jeu. Ce qui rend la victoire encore plus jouissive.



Mon avis personnel :



Non seulement j'ai pas trouvé le temps long mais à vrai dire, j'ai bien aimé ! Bon, ok, j'ai vu le film par trois tranche d'1h 10, mais il fallait parfois que je me fasse violence pour arrêter en cours de route. Ha, et j'ai dû aussi me coltiner les règles du cricket sur wikipédia histoire de comprendre un peu l'intrigue. (Ça va, si vous avez joué au baseball, ça y ressemble un peu.) Le film est prévisible et suis, à la sauce bollywood, le canevas du film de sport : Le défi – La constitution de l'équipe – L'arrivé d'un entraineur providentiel – Le training-montage – Le jour-du-match-décisif – Ho-non-nous-sommes-foutus-ils-sont-trop-fort – La remontée – Le point-final-gagné-in-extremis. (Ne hurle pas "spoiler" toi-même tu sais comment fonctionne ces films.)


Mais malgré sa prévisibilité et sa longueur dégage une sympathie évidente. Surtout grâce aux personnages, qui sont toujours attachant malgré le surjeu bollywoodien : le héros possède toute les qualités sans être relou, sa copine est mignonne même dans ses scènes de jalousies et ils sont suivis de tout un village de personnages archétypaux mais sympathique. On repère très vite parmis les personnages qui est le Grand Schtroumphf, le Schtroumphf Grognon (et Schtroumphf Traitre) le Bébé Schtroumphf, le Schtroumphf Costaud, le Schtroumphf maladroit, et le Schtroumphf Farceur est une sorte d'ermite barbu complètement excité du bulbe qui hurle à tout bout de champs et est over-the-top dans chaque de ses scènes !


Je suis assez étonné que l'utilisation d'un grand nombre de cliché, qui m'auraient énervés dans d'autres films, passent ici bien. Même le "flashback suivi d'un ralenti au moment de marquer le point décisif" a fonctionné chez moi. Le film les usent pourtant au premier degrés, mais sans que ça soit LOURD mais comme un accompagnement du récit. Chapeau !


Pas merci à Sens Critique qui n'a pas enregistré le texte que j'avais tapé, m'obligeant à retaper l'intégralité de ce texte. (Oui, "mais fallait écrire ça dans un fichier Word" blablabla, vos gueule.)

le-mad-dog
8
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Créée

le 8 déc. 2016

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Mad Dog

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