Réalisé par Joel Anderson, Lake Mungo s’impose comme une expérience de found footage à la fois intimiste et terrifiante.
J’ai rarement ressenti une atmosphère aussi anxiogène avec des moyens si simples : le film parvient à effrayer grâce à des artifices classiques – la vidéo mise en pause, le zoom lent – mais ici, ces procédés fonctionnent à la perfection. Contrairement à beaucoup d’autres productions du genre, le choix du faux documentaire n’apparaît jamais comme un gadget : il sert directement le récit et ancre les événements dans une réalité troublante. Le film aborde en plus plusieurs thématiques lourdes (deuil, depression...), et les sous-intrigues laissées volontairement en suspens – comme les ecchymoses de Mathew ou la sextape – participent à ce sentiment glaçant de réel inachevé. Parmi le casting, j’ai trouvé David Pleger glacant dans le rôle de Russell : sa présence froide et distante contribue à la tension, et l’ensemble du cast de manière général renforce l’illusion de documentaire.
Si la dernière partie tend un peu à surcharger le récit en insistant davantage sur le surnaturel, cela reste mineur tant l’équilibre entre suggestion et horreur fonctionne avant tout par l’ambiance et non par le sursaut facile.
Au final, Lake Mungo m’a profondément marqué : un film qui hante longtemps après son visionnage, que je recommande sans hésiter à ceux qui aiment la peur diffuse et persistante plus que les effets de manche.