L'atrabilaire docteur Julien est un joueur endetté qui se fourvoie dans des soins à des criminels ou à des drogués pour se renflouer.
Le titre du film "spoile" l'intrigue dans les grandes largeurs et, pourtant, la partie "bagnard" n'occupe que le dernier tiers du film, séquences dramatiques et exotiques au demeurant réussies pour un cinéaste capable du pire en termes de réalisation et de scénario. Le synopsis présenté par Senscritique est très réducteur.
Avec ses faux airs de Montgomery Clift, Pierre Gay fait une composition convaincante d'un caractère ombrageux. Son personnage, avant même qu'il se mette dans de beaux draps, introduit une ambiance délétère par son ambivalence, ses postures pas nécessairement déontologiques et sa physionomie torturée.
Le réalisateur Willy Rozier nous surprend par la qualité d'écriture du scénario et par celle des portraits. Son intrigue est traversée par des personnages crédibles et sobres, sans pathos ni sottise. Même les seconds rôles qui incarnent un pittoresque méridional passent très bien.
La mise en scène est efficace. Et cette fameuse dernière partie, qui est en totale rupture avec ce qui précède, en même temps qu'elle invoque une idée de rédemption, qui aurait pu sombrer dans le ridicule ou le futile -parce que, tout de même, on connaît le Rozier désinvolte et maladroit- exprime une vraie singularité et de l'application.