Un secret de famille, entretenu par un serment un peu sot, une rencontre romantique entre un musicien désargenté (Jacques Dumesnil, toujours limité dans les émotions) et une riche héritière (Annie Ducaux, dont je ne souhaite à personne la coiffure) et un quiproquo dramatique sont les principaux motifs de cet improbable et imbuvable mélodrame à la sauce pétainiste. Son outrance scénaristique et ses préoccupations vichystes sont d'ailleurs ce qui fait l'intérêt du film de Guillaume Radot.
D'un côté, un sujet tarabiscoté -ajoutons-y les deux séquences du bal des passants, lieu métaphorique des rencontres hasardeuses animé par le père Destin- mis en scène sans la moindre modération ; de l'autre, on relève une envolée lyrique de Dumesnil, nostalgique des beaux paysages de France, tellement plus somptueux qu'en Amérique du Sud (une pierre dans le jardin des expatriés ?), l'inattendue évocation d'un avortement, le mal absolu sous le régime de Vichy, tout en sous-entendu ,néanmoins, au point qu'on n'est pas sûr d'avoir bien compris. Il y aussi ses naissances, après neuf mois d'ellipse...Pas facile de dire aux Français comment naissent les bébés.
Ces pudeurs cohabitent avec des incidents qui manquent de flamme et de sincérité.