Mon parcours de l'histoire du cinéma brésilien est pour le moins chaotique, et mis à part quelques exceptions, je dois avouer que pour l'instant le seul vrai plaisir que j'en ai tiré a trait à précisément la dimension historique avec les différents mouvements. Il y a aussi un certain plaisir dans la découverte d'un cinéma qui semble régi par des codes totalement imperméables à ceux qui dominent les trois quarts de la production mondiale de la même époque (grosso modo les années 50-60-70), mais cela ne va pas sans heurts...


En l'occurrence avec "O Bandido da Luz Vermelha" j'apprends l'existence d'une excroissance du Cinema Novo, à travers l'une de ses branches affirmant une rupture en lien avec son association au mouvement révolutionnaire et de guérilla, le Cinema marginal. Les premiers aspects semblent plus proches de l'idée qu'on pourrait se faire de la contre-culture revue à la sauce locale, avec une dimension ouvertement ludique — même si on parle ici d'un tueur en série maltraitant ses victimes, le ton est infiniment moins sec qu'un Glauber Rocha (pour le plus difficile d'accès) ou qu'un Nelson Pereira Dos Santos (pour le plus facilement appréciable).


Ainsi avec Rogério Sganzerla on suit le parcours d'un bandit échappant à la police de manière parfaitement déstructurée, avec un montage kaléidoscopique fragmentant toutes les actions et produisant des enchaînements saccadés vraiment bizarres. La voix off sous forme de reportage sensationnaliste contribue grandement à cette ambiance décalée et insaisissable, que le réalisateur décrit comme "pamphlétaire, poétique, à sensation, sauvage, mal élevé, sanguinaire, prétentieux et révolutionnaire". Pas sûr d'être armé pour aborder ce film dans les meilleures dispositions, qui en l'état me laisse avant tout la sensation de contempler un joyeux bordel inspiré par une Nouvelle Vague.

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le 29 nov. 2023

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Morrinson

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