Initiateur d'un genre à part entière, le film de sous marin, Das Boot (Le Bateau en français) se remarque d'abord par sa longueur très inhabituelle.
Personnellement je n'ai vu "que" la version de 3h, ce qui est déjà pas mal, mais il existe une version longue de 5h (!). Das Boot traite de l'épopée de l'équipage d'un U-Boot allemand durant la 2nde Guerre Mondiale, envoyé dans l'Atlantique pour intercepter les bateaux ravitailleurs venu d'Amérique. De l'impatience des premiers temps succèdent bien vite une peur permanente, alors que le sous marin s'enfonce dans un océan déchaîné et rencontre ses premiers adversaires.
Une des grandes forces du film est d'alterner intelligemment les longues périodes d'attente et les phases d'action pleines de tensions. Ces dernières permettent de dynamiser le récit tout en étoffant le portrait des quelques personnages principaux, habité par des acteurs remarquables.
Plus qu'un film à la réalisation exceptionnelle doté d'un souci du détails historique rarement vu, Das Boot est d'abord et surtout un film à suspens basé sur la psychologie des différents membres d'équipage. Ces hommes crasseux enfermés dans une fragile boîte de conserve au fond des mers deviennent au fil du récit de plus en plus attachant, et ce long voyage devient trop court, tant le rythme est maîtrisé et l'histoire passionnante. Les relations humaines, en particulier l'entraide, la camaraderie ou le courage sont au centre du récit.
Si Das Boot est aussi captivant, c'est parce qu'il a su rendre crédible ces hommes, dans tout ce qui les rend humain, tout en rendant leur histoire intéressante sur la longueur. C'est une véritable aventure que l'on vit en autarcie complète, au coeur de ce sous marin lugubre et mal éclairé. On apprend à connaitre l'équipage, on ressent leur impatience, leur peur, leur désespoir. La dernière heure est à ce titre particulièrement éprouvante, en particulier la scène finale, aussi inattendue que choquante.