Le jeu de l'amour et du hasard
J'ai toujours eu envie de voir ce film, ne serait-ce que pour son concept. Celui d'un écrivain qui voit, un jour, son cancer débouler à sa porte. Entre humour acerbe et répliques cinglantes, ce film se construit en deux parties bien distinctes.
La première, c'est quand Charles découvre qu'il a un cancer et qu'il le refuse. Qu'il lui demande de se barrer. Et que, petit à petit, sa haine et sa colère font place à une acceptation, voire même une résignation. Cette partie est, pour moi, celle qui tient le film, ne serait-ce parce qu'elle place le scénar de manière inattendue. Jean Dujardin campe bien son rôle d'alcoolique dépressif et sans but, alors que Dupontel est le cancer incarné. Ce type a cette capacité de récupérer tous les rôles ingrats et de les magnifier. Mais vraiment, hein. Et il joue tellement bien qu'il pourrait tout jouer. Même le rôle de Bernie. Ah bah c'est lui, désolé. Cette première partie permet de comprendre les mécanismes inhérents à un cancer, comment il se développe (de manière figurée, je suis pas cancérologue, les mecs).
La deuxième partie du film, c'est le film des sentiments. Pas moins puissant, bien au contraire. Peut-être plus. Nettement moins acerbe, nettement moins cynique, le ton est radicalement différent. Un chouilla perturbant. C'est là que se met clairement en place "le jeu de l'amour et du hasard", où tout peut encore arriver, d'un côté comme de l'autre. "Ici c'est la fin, ici tout commence".
La fin m'a clairement gâché le plaisir du film. Je veux pas spoiler mais c'est juste pas possible comment ça ruine toute la tension qui monte pendant 1h20 (parce qu'il faut pas le cacher, ce film est une bombe à retardement, hein. Comme un thriller bien construit). Tellement bien construit que la fin se cannibalise et cannibalise le reste du film.
Ah, et le jeu des acteurs. Même s'ils sont souvent justes, j'ai trouvé qu'il y avait pas mal d'exagérations à certains moments, notamment quand Dujardin s'adresse directement à la caméra.