La sortie d’un film de Costa Gavras est toujours un évènement. Le Capital ne fait pas exception à la règle car on a hâte de voir de quel manière il va porter son regard dénonciateur et incisif sur la mondialisation et la finance.
Marc Tourneuil vient d’être nommé président de la Phénix Banque , la première banque européenne. Il va vite découvrir qu’il n’est qu’un pantin entre les mains des actionnaires et d’un fond spéculatif américain sans scrupules
Capital a la malchance de sortir quelques mois après Margin Call , qui traite à peu près du même sujet avec plus de brio et moins de clichés.
Pourtant , le fillm est intéressant par bien des aspects. Au-delà de la dénonciation du système mondialo- capitaliste , le film s’attarde sur les motivations de ses chevilles ouvrières . Il met en exergue, que les sommes folles amassées ne sont plus l’intérêt premier des financiers . Ils carburent au Pouvoir, et le pouvoir est un jeu qui ne s’arrête jamais . Marc Tourneuil, le personnage incarné par Gad Elmaleh va tomber dans les travers du jeu en perdant toute notion du réel, en sacrifiant son éthique, sa famille, ses amis, son humanité pour pouvoir continuer à faire partie du jeu de la finance internationale .
Cet aspect du film est extrêmement bien retranscrit. L’obsession délirante de Tourneuil pour un top model qu’il n’arrive pas à posséder le plonge dans l’incohérence la plus totale, tout comme le fait qu’il est incappable de dire stop, fortune faite , pour retrouver une vie « normale » avec sa famille .
On imagine que cette obsession du pouvoir est la même qui guide les hommes politiques de premier rang.
Le jeu de Gad elmaleh dans le Capital est assez surprenant . Dans un contre emploi total, il prend le parti d’incarner ce personnage en prenant l’option du calme glacial. Cette option s’avère très crédible une fois que l’on s’y est fait. Par certaines expressions et attitudes cassantes , on jurerait qu’il s’est aussi inspiré de Nicolas Sarkosy pour ce rôle.
Les seconds rôles ( Gabriel Byrne, Bernard Lecoq, Hyppolite Girardot) apportent leur pierre à l’édifice.
Le capital laisse le spectateur fidèle de Costa Gavras un peu sur sa faim . Il espérait un film coup de poing comme le Couperet , Music Box ou Z. Le film est au final un peu light et souffre de la comparaison avec margin Call, meme s’il n’est pas mauvais, loin s’en faut.
ldekerdrel
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le 19 nov. 2012

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