C’est mauvais tout du long. Entre l’absence de professionnalisme & le manque de moyens…

Ludo, chercheur au CNRS vient d’être licencié. Pour maintenir son train de vie, il se tourne vers son beau-frère pour qu’il lui trouve une solution. Après avoir murement réfléchit (ironie), il lui vient une idée : cambrioler la station-service où il travaille avec son ami.


Premier long-métrage pour Florian Hessique (La Légende - 2018), jeune acteur de 34ans qui semble se chercher une carrière (ancien basketteur professionnel et chanteur de variétés), autodidacte & égocentrique au possible (il s’octroie le 1er rôle dans chacun de ses projets). Après avoir réalisé (et interprété) Autoroute Express (2010), une série télé diffusée sur des chaînes locales de la TNT, pour son 1er film il convie bon nombre d’acteurs (has-been) déjà présents dans sa mini-série, notamment Laurent Petitguillaume, Alexandre Debanne & Camille Bessiere-Mithra. Mais la distribution ne s’arrête pas en si bon chemin puisque l’on y retrouve aussi Jean-Pierre Castaldi, Bernard Yerlès, Jean François Malet et Philippe Vasseur (José dans "Hélène et les garçons"), un étrange mélange d’acteurs & de présentateurs télé.


Aussi surprenant que cela puisse paraître, le film a pu bénéficier d’une exploitation en salles, mais rassurez-vous, le carnage a été de courte durée, il n’a bénéficié que d’une sortie technique (une poignée de salles dans l’hexagone). Le Casse des casses (2014) est l’exemple typique de ce à quoi peut ressembler un film autoproduit. L’absence de talent, tant au niveau de la réalisation, que du montage, du sound design et de la direction artistique. On ne s’invente pas réalisateur, plutôt que de ce faire la main sur des moyens-métrages, Florian Hessique sûr de lui, a sauté dans le grand bain en réalisant son premier film, sauf que très clairement, il n’y a rien à en retirer.


Sur la table de mixage, on les soupçonne d’avoir voulu rentabiliser au maximum leur logiciel de bruitages, ce qui explique pourquoi ils ont eu la main lourde en nous assenant les tympans avec des bruitages ringards (on entend les oiseaux piailler dans tous les plans extérieurs, il y a aussi un coq qui chante à répétition, des chouettes, des bruits de la nature ou du trafic routier avec klaxons en fond sonore). S’en est tellement flagrant (que la bande sonore ne colle pas avec le cadre) que Florian Hessique aurait dû faire preuve de professionnalisme et s’abstenir d’en faire des tonnes.


Le Casse des casses (2014) ne cesse de nous surprendre (dans le mauvais sens du terme). Le réalisateur étant multi-casquette (producteur, scénariste, réalisateur, acteur & musicien), bien évidemment, le résultat est à l’image de ses compétences. Ce dernier, affuté comme un cintre et incapable de renvoyer la moindre expression face camera en devient rapidement lassant. Si la direction artistique s’avère foirée (les prises ratées n’ont pas été retirées au montage !), même la musique est flinguée et pour cause, là-aussi on retrouve Florian Hessique aux manettes (il a composé plus de la moitié des musiques au synthé). Il est mauvais aussi bien derrière que devant la caméra (il aime se mettre en avant et tout est prétexte pour qu'il se balade en caleçon face caméra). Le scénario de son côté est bourré d’incohérences au niveau de l’écriture des personnages, mais bon, visiblement c’était le cadet de ses soucis.


Le film a beau ne durer que 78min (dont 8min de générique incluant un bêtisier), ce dernier parvient tout de même à nous faire perdre patience malgré sa courte durée. C’est long & répétitif, sans parler de l’absence de rythme (les séances de training en pleine foret se suivent et se ressemblent pour au final… n’apporter aucune plus-value au film). A signaler aussi, des placements de marques pour le moins insistants et tellement flagrant que cela en devient drôle (Cristalline, M&M's & Kappa sont même crédités au générique dans les remerciements).


Au final, il est surprenant de constater à quel point un film d’une si courte durée peut avoir en son sein, autant de défauts (le manque de moyen n’excuse pas tout). Une curiosité qui, pour les plus masochistes d’entre nous, nous incitera à aller découvrir les films suivants de Florian Hessique.


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le 26 janv. 2022

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