Polar typique de ces années-là, Le Cercle noir embrasse tous ses thèmes : la mafia, les communautés noires et hippies, le Vietnam, la violence des antagonistes, la violence de la police, les méthodes expéditives, les bons mots, les poursuites en voiture, rien ne manque. Ramassé en 1h30, ce film de Michaël Winner ne s’embarrasse pas de psychologie. On ne sait d’ailleurs rien de son personnage principal, si ce n’est qu’il n’est pas commode et pas bien vu de sa hiérarchie.


Autant dire que tout est ici sacrifié à l’action donnant au film un rythme trépidant où ça dézingue à tous les étages (au risque même parfois de faire ralentir l’avancée de l’enquête). Entre quelques bons mots de l’ami Bronson, quelques exécutions gratuites, quelques fusillades et quelques très bonnes courses-poursuites (notamment celle en voiture et à moto), on assiste à un spectacle exclusivement masculin qui ne fait pas dans la dentelle même s’il pose des bornes à son entreprise (on ne versera pas ici dans le racisme).


Ce produit très calibré, nerveux et pétaradant parvient ainsi à faire oublier en partie la faiblesse de son intrigue, véritable point noir de l’ensemble. Cette sombre histoire de vengeance dans la sphère mafieuse manque de crédibilité et d’intérêt si bien que le cerveau de l’affaire semble toujours évoluer dans un autre univers que celui du film. Un sentiment que la fin abrupte renforce davantage mais qui rappelle en creux l’objectif de l’entreprise : faire un polar tendu et violent où l’action prime. Les amateurs de série B s’en réjouiront ; les amateurs de polars qui ont vraiment quelque chose à dire s’en désoleront.

Créée

le 8 janv. 2021

Critique lue 120 fois

3 j'aime

PIAS

Écrit par

Critique lue 120 fois

3

D'autres avis sur Le cercle noir

Le cercle noir
oso
6

Pour une fois que l’ascenseur n'est pas en panne ...

Sous son air négligé, sa parlotte généreuse et l’apathie totale d’un Charles Bronson encore moins expressif que d’habitude, Le cercle noir est avant tout un pur produit de son époque; il en porte en...

Par

le 25 oct. 2014

10 j'aime

Le cercle noir
AMCHI
7

Critique de Le cercle noir par AMCHI

Winner/Bronson est un duo qui a bien fonctionné pendant une dizaine d'années (jusqu'à une brouille dans les années 80) dont le summum et le plus célèbre fut Un Justicier dans la ville, mais un an...

le 16 déc. 2014

7 j'aime

Le cercle noir
Boubakar
6

Avant le justicier...

Du duo Michael Winner/Charles Bronson, on retient essentiellement Un justicier dans la ville ainsi que ses suites de plus en plus mauvaises, mais Le cercle noir était leur deuxième...

le 30 oct. 2020

5 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22