Tu seras un homme, mon fils.

Tiré du roman éponyme de Marcel Aymé, Le chemin des écoliers raconte comment, à travers un trafic de marché noir, un jeune homme se transforme en adulte sous les yeux de son père.
Au départ, ce lycéen, incarné par Alain Delon, veut satisfaire aux besoins de sa maitresse en faisant du marché noir avec son ami, dont le père fait aussi du trafic.
Le père de Delon (joué par un magnifique Bourvil) va tenter de comprendre les absences de son fils ainsi que ses mauvaises notes apparues récemment sur son carnet de notes, qui correspondent à l'arrivée de cette maitresse.

La première chose à dire du film est la qualité impressionnante de sa distribution. Outre Delon et Bourvil, on y trouve Jean-Claude Brialy, Françoise Arnoul, Pierre Mondy, Lino Ventura, et Sandra Milo. Si on excepte le fait que Delon cabotine pas mal (c'est bête à dire, mais dans le cinéma, il n'est pas fait pour le bonheur), tous sont excellents (et je ne parle pas du charme ravageur de Françoise Arnoul et de ses jambes), mais je retiens encore Bourvil, dont l'humanité qu'il dégage dans ce rôle me touche beaucoup. Il n'est pas un père qui veut gronder son fils, il veut comprendre, ce qui le mènera à côtoyer le marché noir, et à se faire draguer par une prostituée).

C'est réalisé par Michel Boisrond, un technicien solide, et c'est surtout le scénario, réalisé par le duo Jean Aurenche/Pierre Bost qui peut ravaler son caquet à bien des quolibets de la soi disante qualité française, avec des dialogues souvent vifs, voire crus, et une très belle scène finale dans un abri souterrain où d'un jeune homme qui y entre, c'est un homme qu'on verra en ressortir.

Excepté le jeu outrancier de Delon et un tournage entièrement en studios parfois marqué, Le chemin des écoliers est une très bonne surprise sur comment on devient un homme. Je suis très étonné de la relative discrétion du film, eu égard à son casting, et espérons une plus grande renommée à l'occasion de sa ressortie en blu-ray.