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Le Choc des Empires base son scénario sur un fait historique précis : l'envoi d'émissaires Romains en Chine aux alentours du deuxième siècle après JC. Un point de départ riche en potentiels affrontements culturels...
Mais ce n'est manifestement pas ce qui intéresse les scénaristes de cette ambitieuse production Malaisienne. Outre le fait qu'ils créent de toutes pièces une histoire fantaisiste de mariage entre le prince romain et la princesse Chinoise, c'est surtout à travers la caractérisation des personnages qu'on comprend que le respect historique est le cadet de leur souci. Le prince Romain ressemble ainsi à un jeune Américain et la princesse à une Shanghaiaise contemporaine. Tout ce qui est différence culturelle, pratiques propres à chaque Empire et ignorance de l'autre qui en découle est complétement absent ici. L'histoire se passerait de nos jours que cela serait pareil ! Détail qui ne trompe pas, il n'y aucun problème de communication entre Romains, Chinois ou Malais. Vive l'anglais mondialisé !

Le Choc des Empires est en fait bien moins un film historique qu'un récit d'heroic fantasy. Au croisement de multiples influences cinématographiques (Pirate des Caraibes, 300, les Wu Xia Chinois, les films d'action Thailandais...), le métrage tente tant bien que mal de se créer sa propre identité tout en reprenant les grandes figures du genre. Et d'une certaine façon, pour peu qu'on ne soit pas trop regardant sur les influences évidentes ou la réalité historique, il y arrive à peu près.

Son héros, improbable amalgame de Sandokan et de Jack Sparrow, est plutôt attachant, toujours prêt à séduire une demoiselle, se battre ou à placer des bons mots.
Son parcours est convenu, à base de prophétie, d'amour romanesque, de maître sage et de combats titanesques, mais on y croit à peu près. Le mélange des cultures et autres costumes ainsi que la beauté des paysages Malais permettent d'apporter ce petit supplément d'originalité nécessaire au film pour ne pas sombrer dans la copie servile.

Un grand soin a été apporté à la réalisation et au visuel. Évidemment, on demeure loin des standards Hollywoodiens. Certains CGI sont à la peine, le sang numérique est surutilisé et les effets trop appuyés mais on se laisse quand même emporter dans l'univers du film.
Le rythme est également bien soutenu, parfait pour qu'on ne s'ennuie pas (une petite faiblesse en milieu de métrage tout de même) et les affrontements à 1 VS 1 comme à 1 VS 100, très proches de ceux du voisin Thaïlandais dans la forme, ne manquent pas de punch.
Quelques idées bis (le miroir d'Archimède ou les pouvoirs du méchant Hung Yan Yan Malais) achèvent de faire de cette superproduction locale un spectacle amusant à défaut d'une référence sérieuse. C'est déjà ça.
Palplathune
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le 31 août 2011

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Palplathune

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