La bête traquée
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On aurait pu s'attendre à ce que les deux milieux fusionnent avec force étincelles, mais non ; ils se confondent comme si l'un avait toujours fait partie de l'autre, or c'est le but, comme en témoignent les délicats non-dits. La lisseur du mélange fait le charme du métrage, auquel j'ai toutefois deux reproches à faire : il est long, laissant traîner des plans les uns derrière les autres sans résultat, et il commet l'erreur d'exprimer ce que l'histoire appelle « replonger » : refaire partie du crime. Certes, l'inévitabilité est là qui relativise et me fait dire que le film est mature, et le scénario ne se laisse pas prendre au piège de trop insister sur des facettes attendues du genre (la partie « casse », la partie « police », la partie « poursuite », la partie « regret »), les multipliant et les personnages avec, mais une trop grosse part du travail est mise sur une Deneuve inefficace pour maintenir le lien entre les deux mondes. Il finit par casser.
Créée
le 15 août 2018
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