Henry Van Cleve vient juste de mourir. Persuadé d'avoir péché durant toute son existence, il va voir le Diable en personne pour lui demander son admission en enfer. Cependant, le Diable est loin d'être le démon rouge à la langue fourchue décrit dans le mythe de Faust. Ici, il n'est qu'un simple directeur d'administration gérant les dossiers des défunts avec tout le sérieux qu'incombe une telle tâche. Dans son bureau, véritable monument érigé à la gloire de la bureaucratie moderne, il va donc écouter l'histoire de la vie de Van Cleve pour juger si ce dernier mérite ou non de plonger dans les flammes de l'enfer.


Partant d'un postulat des plus originaux, Le ciel peut attendre se révèle être un film touchant racontant la vie d'un coureur de jupons invétéré. Si ce dernier eut de nombreuses conquêtes, l'intrigue met cependant l'emphase sur sa relation avec la femme de sa vie, Martha, incarnée par la superbe Gene Tierney. Nous suivons donc la vie de Henry, de sa tendre enfance à sa mort, en passant par sa vie de couple tumultueuse avec Martha. Comme dans toute existence, il y a des hauts et des bas, des moments de bonheur et des moments de drame.


S'inscrivant donc dans la veine du mélodrame, le film parvient toutefois à éviter les écueils propres à ce genre, à savoir un aspect tragique parfois outrancier. Cela est dû au talent de Lubitsch qui apporte à l'ensemble des scènes un ton léger, n'atténuant cependant en rien le drame inhérent à celles-ci. Cette ambiance est d'autant plus pertinente qu'elle colle parfaitement au message du film voulant qu'il ne faut pas trop prendre au sérieux la bonne morale mondaine. D'ailleurs, Lubitsch s'amuse tout au long du film à se moquer gentiment de cette bourgeoisie ennuyeuse, à coup de touches d'humour et de dialogues savoureux.


Touchant et drôle à la fois, Le ciel peut attendre se révèle être un film ayant le pouvoir d'émouvoir n'importe qui, même le Diable.

Watchsky
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1940 et Les meilleurs films de 1943

Créée

le 10 janv. 2016

Critique lue 318 fois

9 j'aime

3 commentaires

Watchsky

Écrit par

Critique lue 318 fois

9
3

D'autres avis sur Le Ciel peut attendre

Le Ciel peut attendre
Torpenn
9

Don jouant

N'en déplaise à ce Philistin de Scritch, une nouvelle vision n'y change rien, j'adore ce film... La vie de Don Ameche raconté par lui-même à la porte de l'enfer me touche toujours autant, voire...

le 4 févr. 2012

75 j'aime

24

Le Ciel peut attendre
Sergent_Pepper
8

Le testament du dragueur m’amuse

Le fidèle de Lubitsch pourra être un temps troublé par le ton nouveau de cet opus testamentaire. Certes, le milieu reste le même, celui d’une haute société qui, débarrassée de ses soucis matériels,...

le 13 juin 2014

39 j'aime

5

Le Ciel peut attendre
pphf
9

Hot Hell Hotel

Le vestibule de cet enfer-là se découvre dans un gris profond, presque métallisé, avec un grand escalier bordé par d’immenses colonnes roses – et il se présente surtout comme le hall d’un hôtel très...

Par

le 1 oct. 2014

27 j'aime

4

Du même critique

Jurassic Park
Watchsky
8

Petite Annonce: Jurassic Park

En feuilletant le journal, vous découvrez une petite annonce proposant un séjour dans un mystérieux parc d'attraction... Bienvenue à Jurassic Park Si vous avez toujours été curieux de savoir à quoi...

le 9 mars 2016

54 j'aime

2

Knight of Cups
Watchsky
10

La Quête de Sens

Los Angeles est une cité tentaculaire et immense dans laquelle il est aisé de se perdre. Avec ses multiples artères, ses buildings s'élevant jusqu'au ciel et sa région désertique qui l'entoure, la...

le 27 sept. 2015

46 j'aime

13

Alien - Le 8ème Passager
Watchsky
8

Les recettes du cinéma : Alien

Dans un livre de cuisine, vous trouvez la recette d'un plat cinématographique... « Alien » par le chef Scott Temps de préparation : 117 minutes Ingrédients principaux : - Un gratin...

le 27 mars 2016

42 j'aime

13