Film vu au Reflet Médicis, un samedi soir à 21 h, mais à cause d'une semaine chargée je me suis endormi pendant une dizaine de minutes : je ne sais donc pas quel accident envoie Henri Fonda à l'hôpital, et la fin m'échappe un peu.

C'est un film avec une esthétique très début 1970. Un des personnages, Leland, qui revient au sein de cette famille de farouches bucherons conservateurs (les Stamper) avec ses cheveux longs, fait penser à un des héros d'"Easy Rider".

Le film déroule plusieurs intrigues : l'hostilité des autres bucherons face aux Stamper, qui ne suivent pas le mot d'ordre de grève ; les intrigues familiales qui ressortent avec le retour de Leland, dont la mère a fui après avoir été déshonorée par son beau-fils, si j'ai bien compris ; les velléités de partir de l'épouse de Hank.

Il y a des personnages forts, comme Henri Fonda en père de famille rusé, rustre et intraitable, et surtout Hank/Paul Newman en chef de famille en second : ivrogne, machissimo, borné, bagarreur. Il y a bien sûr des bagarres, et même des jets de dynamite, très hillbilly. Ami des chemises à carreau et des vannes de bouseux, bienvenue au bon port.

Une grande force du film repose dans la description de l'espace : on se repère assez vite dans la maison des Stamper et dans leur environnement. Leur maison est coupée des autres, au bord d'un lac, sur une pente boisée. On y vient en barque. Les Stamper utilisent aussi leur barque pour se rendre au boulot, croisant des voisins le long de la rive. Le travail d'abattage-remontage du bois est montré de manière fort poétique, avec cette énorme grue actionnée quand on utilise une sorte de sonnette-canard après avoir sanglé le tronc d'un câble d'acier.

Le film pourrait sembler très conservateur au début, quand la famille, malgré ses vannes bien lourdes contre les cheveux de Leland et son côté borné et machiste, montre une certaine chaleur. Cela dit la fin du film montre l'échec de cette famille et la déchéance du personnage de Hank.

Un film à la fois élégiaque et réaliste, dans la tradition progressiste, et Dieu merci sans trop de psychanalyse comme Hollywood pouvait en être friand. Pour faire court, Easy Rider au pays des bucherons.

Créée

le 23 sept. 2012

Modifiée

le 23 sept. 2012

Critique lue 554 fois

2 j'aime

zardoz6704

Écrit par

Critique lue 554 fois

2

D'autres avis sur Le Clan des irréductibles

Le Clan des irréductibles
Ugly
8

Les bûcherons de l'Amérique profonde

Il n'est pas tellement étonnant qu'une star du gabarit de Paul Newman qui possédait à l'époque un gros égo, ait eu envie de passer à la réalisation, et d'ailleurs ce second film de réalisateur après...

Par

le 14 sept. 2019

25 j'aime

2

Le Clan des irréductibles
Torpenn
7

Massacre à la tronçonneuse

Second film du beau Paulo qui semble avoir repris la bête des mains de Stuart Rosenberg, et qui nous raconte avec beaucoup de talent la vie de cette famille de bûcherons dégénérés de l’Orégon. Déjà,...

le 16 août 2012

20 j'aime

5

Le Clan des irréductibles
Sergent_Pepper
8

Gorilles dans les grumes.

Le principe est bien rodé : pour nous faire découvrir une communauté, rien de tel que d’y intégrer un nouvel élément qui va nous la présenter à mesure qu’il la découvre C’est ainsi que le retour au...

le 21 févr. 2023

17 j'aime

4

Du même critique

Orange mécanique
zardoz6704
5

Tout ou rien...

C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...

le 6 sept. 2013

56 j'aime

10

Crossed
zardoz6704
5

Fatigant...

"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...

le 4 mai 2014

42 j'aime

60

Black Hole : Intégrale
zardoz6704
5

C'est beau, c'est très pensé, mais...

Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...

le 24 nov. 2013

40 j'aime

6