Un grand spectacle qui manque d'un petit truc en plus.

Plutôt surpris dans le bon sens par cette adaptation du chef d'oeuvre de Dumas.

Au niveau du scénario, on s'éloigne certe sur des aspects assez importants du livre (la relation avec Haydée, le sort qui attend les 3 traîtres assez différent, l'armateur Morrel et sa famille...). Toutefois, on arrive à rester fidèle aux points charnières qui forment le personnage de Dantès (l'éducation par l'abbé, la crève coeur lors du mariage, l'amour perdu envers Mercedes et cette forme de folie vengeresse dont il ne reviendra pas).

A l'image de ces blockbusters américains, sur le plan technique, rien à redire. Un grand bravo à la décoration, aux costumes, maquillages et bien sûr à la photographie très réussie. Nul doute que lors d'une cérémonie des césars, ce film pourrait recevoir un bon nombre de récompenses sur ce plan là.

Mais comme ces grands films à spectacle, on pêche un peu plus au niveau des jeux d'acteurs. Certe, la partition de Pierre Niney est exemplaire, et nul doute qu'il a abattu un travail formidable pour interpréter ces nombreuses faces - au propre et au figuré - d'Edmond Dantès. Malheureusement, je n'arrive malgré tout pas à voir en lui le comte du roman, je ne sais si c'est un problème de carrure ou bien certains aspects un poil trop "grandiloquents" de certaines scènes, mais je n'y arrive pas.

Pour le reste du casting, je ne vois guère que Bastion Bouillon, brillant Moncerf et Laurent Lafitte, formidable Vallefort, pour relever le niveau parfois un peu trop "théâtral", voir timide. Je ne dirai pas mauvais, mais un peu brouillon je dirais. Le tournage a-t-il été rapide ? Sous-entendu qu'on a peut être dû se contenter du bien et en oublier le bon ?

J'ai bien peur que parfois, ce ne soit la réalisation qui pêche. Certe, Monte Cristo est une oeuvre romanesque et puissante, mais l'abus de ralentis appuyés et de gros plans un peu too much, m'ont souvent fait lever les yeux au ciel.

Pour conclure, je ne pourrai m'empêcher de comparer ce Comte au Cyrano de Bergerac de Rappeneau. Si ce dernier avait réussi à transcrire à la perfection la fresque de Rostand (un autre Edmond génial), le film des "de la" manque à mon goût d'un poil de subtilité, d'un petit plus. Est-ce l'acteur qui ne me va pas ou bien le manque virtuosité du duo de réalisateurs ? Je ne suis pas encore sur. Toutefois je ne dirai pas que ce film est raté. Il mérite visionnage et doit être applaudi pour la travail accompli. Après tout, arriver à résumer une telle oeuvre en moins de 3 heures reste une prouesse.