La fin ne justifie pas les moyens

Un film de vengeance assez sympa, qui prend son temps, ce n'est pas forcément une mauvaise chose, mais cela peut rebuter. Pourtant, je trouve qu'il clôt un peu vite son sujet, avec par exemple la finalité du personnage d'André qui arrive un peu précipitamment, et dont nos personnages n'en retiennent que trop peu de choses à mon goût. Le sujet de la haine me paraissait pourtant central, mais la fin manque d'envergure pour traiter tout cela.

Il faut aussi avaler pas mal de couleuvres pour suspendre notre incrédulité, comme la préparation de l'évasion sur une dizaine d'années qui passe inaperçu, ou encore les personnages qui ne reconnaissent pas le personnage du Comte de Monte-Cristo (alors qu'il s'agit évidemment du célèbre acteur Pierre Niney). J'aime d'ailleurs beaucoup Pierre Niney en général, il a ici une certaine classe dans son personnage, mais je préfère son registre comique, où il me semble moins en retenu dans son énergie. Après, c'est le personnage qui veut ça, mais ce n'est pas là où je vois son plein potentiel.

Le reste du casting est plutôt sympa, mais je n'irai pas plus loin. À côté, Jérôme Rebotier nous compose une bande originale plutôt entraînante et bienvenue.

On a tout de même quelques scènes réussies, notamment la scène du diner, assez jouissive dans ses retournements de situation, et dans la stupeur des invités. Ou la scène de l'entrevue avec l'anglais, assez rigolote. À côté, certaines scènes dramatiques fonctionnent bien, notamment celle avec la magnifique citation : "on ne peut pardonner qu'à ceux qui demandent pardon".

Bref, surtout déçu de la manière dont le film finit de manière un peu expéditive, et presque un peu facilement. Après, je ne connais pas l'œuvre originel, mais cela manque de finition, de retour de bâton, de moral, de tragique. Trois heures pour nous laisser sur ça, je trouve que c'est du gâchis.

(Vu le 6 juillet 2024 au cinéma)